Pourquoi tenter de se rendre sur la Lune ou cibler des astéroïdes pour nourrir l’économie mondiale en matières premières? Sur notre planète, il y a encore des zones qui n’ont pas été exploitées et dévastées pour combler notre appétit de progrès et de développement. Aujourd’hui, des entreprises mettent une pression inouïe sur de nombreux États pour explorer les fonds marins. On a en effet découvert de nombreuses ressources à des milliers de mètres sous la surface de l’eau. Il est temps pour ces compagnies d’aller pêcher de vrais trésors offerts par Mère Nature. Et pour ce qui est du respect de l’environnement, ils ont promis de tout remettre en ordre. Nous les croyons sans aucune retenue quand on voit comment ils ont géré l’exploitation des ressources sur la terre ferme avec son lot de friches industrielles polluées et de zones devenues invivables.
Le président américain, Donald Trump, lui, n’a pas perdu de temps et a signé au printemps une autorisation pour permettre l’exploitation des grands fonds marins partout sur le globe. En bref, les entreprises américaines pourront faire ce qu’elles veulent dans les eaux internationales. Les autres pays n’ont qu’à faire pareil. C’est une nouvelle ruée vers l’or qui va se jouer vu les tensions mondiales sur ces matériaux. Les galets polymétalliques qui jonchent certains fonds marins font l’objet de toutes les attentions : ils ont mis des milliards d’années à se former et seront sûrement dans quelque temps sordidement exploités sans vergogne. Surpêche, continent de plastique, marée noire… De toute façon, nos océans sont dans un tel état qu’une catastrophe de plus ou de moins ne va pas émouvoir les foules. C’est du moins ce que doivent penser ces nouveaux conquistadors des grands fonds.
Nous voilà encore lancés dans une course aux ressources, même dans des endroits impossibles d’accès pour l’être humain. Heureusement, les progrès de notre monde contemporain savent répondre à ces difficultés pour répéter les erreurs du début du XXe siècle. On se demande comment l’Antarctique, ce vaste continent de glace, n’a pas encore subi les assauts des entreprises pour être pillé. Le froid? Sûrement. Mais il reste un espoir : le réchauffement climatique. Le progrès, vous dit-on.