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Pauvre prestation

Lors de son premier discours sur l’état de la Nation en juin dernier, le Premier ministre, Luc Frieden, avait annoncé une «politique sociale qui s’attaque résolument à la lutte contre la pauvreté». Cette promesse figurait sur la liste des cinq grandes priorités «pour les douze mois à venir». Un peu plus de huit mois plus tard, les effets de cette politique ne se font pas encore vraiment ressentir.

On ne peut pas reprocher au gouvernement de ne rien avoir entrepris. Parmi les mesures phares figure le paquet fiscal, entré en vigueur le 1er janvier, qui soulage l’ensemble des ménages, et plus particulièrement les familles monoparentales. L’exonération fiscale du salaire minimum, combinée à une revalorisation automatique de 2,6 %, est également à mettre en avant. Le revenu d’inclusion sociale (Revis) et les pensions ont aussi été revus à la hausse. Il a en outre été décidé de maintenir et augmenter la prime énergie pour les ménages les plus défavorisés. À cela s’ajoute une automatisation des démarches pour toucher différentes aides sociales, que trop peu de personnes éligibles perçoivent, faute d’avoir introduit une demande.

Le ministre de la Famille, Max Hahn, a certainement eu raison de souligner, fin janvier dans nos colonnes, que «la pauvreté ne va pas disparaître d’un coup». Les mesures prises par l’exécutif conservateur-libéral vont dans la bonne direction. En attendant, la réalité est bien plus négative. Selon le Statec, le risque de pauvreté touche toujours près d’un résident sur cinq. Pire encore : environ un enfant sur quatre est menacé de grandir dans la pauvreté, ce qui vaut au Grand-Duché une triste 24e place à l’échelle européenne. Le Luxembourg est carrément «champion» d’Europe avec ses 15 % de travailleurs pauvres.

La prestation globale des gouvernements successifs en matière de lutte contre la pauvreté reste donc… assez pauvre. La récente hausse des prix de l’énergie risque, malgré des aides ciblées, d’aggraver encore la situation. Le fait que le plan d’action national annoncé en grande pompe par le ministre Hahn ne sera prêt qu’en fin d’année est d’autant plus déplorable. Il était attendu bien plus tôt. Le nombre de personnes et d’enfants exposés à la pauvreté sera toujours trop élevé en 2026.

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