Officiellement candidate à la Maison-Blanche depuis jeudi, la démocrate Hillary Clinton ne semble pas totalement convaincre les Américains. Pas plus qu’un Donald Trump qui sait pouvoir compter sur un noyau dur de soutiens mais qui a du mal à séduire les plus modérés des Républicains, dont il a besoin pour s’installer à Washington.
Qui aurait cru, il y a quelques mois encore, que l’homme d’affaires, caricature permanente de lui-même, serait un vainqueur potentiel de l’élection américaine? C’est en tout cas ce qui est en train de se passer, outre-Atlantique, et cette simple idée terrifie une partie du monde.
Quand les Américains se rendront aux urnes, le 8 novembre prochain, ils auront le choix entre une Hillary qui, même si elle est la première femme à se présenter devant eux, incarne l’oligarchie, et le franc-tireur Trump.
Hillary contre Trump, Clinton contre Donald, c’est peut-être le match qu’il ne fallait pas jouer. Et le chevelu sait qu’il est surtout un piège pour la représentante démocrate. Car la longue carrière en politique de cette dernière, comme première dame puis comme secrétaire d’État, est l’assurance que sa campagne sera parsemée de chausse-trappes.
Ajoutés à la mauvaise foi, aux manigances du camp Trump, les trois mois qui viennent s’annoncent très longs pour le camp démocrate. Et c’est tout le paradoxe du mode d’élection américain : les sondages donnaient, il y a quelques semaines, Bernie Sanders, le rival d’Hillary dans la course à l’investiture démocrate, vainqueur à coup sûr de Donald Trump. Avec sa politique plus à gauche, ses choix radicaux, le vieux Bernie était l’exact opposé de Donald Trump, l’ultra-libéral sécuritaire. S’il avait été investi, la Maison-Blanche ne lui aurait pas échappé. Mais ce sont justement les plus à droite des démocrates qui ont privilégié une Hillary moins radicale, moins agnostique. Cette Hillary ressemble d’autant plus à Donald Trump aux yeux de certains électeurs, qui avaient besoin d’une ligne de démarcation plus franche. Mais le jeu politique a eu raison de la différence.
Christophe Chohin (cchohin@lequotidien.lu)