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Pas de congés pour les sinistrés

«Est-ce que la loi prévoit que mon employeur me donne des jours de congé?» La question, posée mardi dernier à la ministre de la Famille par un sinistré de la tornade de Pétange à l’occasion d’une réunion d’informations, a indéniablement le mérite de la pertinence. Les espoirs de ce sinistré auront néanmoins été rapidement douchés, la ministre rappelant que «le gouvernement ne peut rien faire à ce sujet», bien qu’il ait «déclaré la catastrophe naturelle, afin de pouvoir fournir des aides financières aux sinistrés». Mais pour ce qui relève d’éventuels jours de congé extraordinaires, la ministre s’est montrée catégorique : «Votre patron est compétent!»

Rappelons qu’une demande similaire avait été faite l’année dernière à la suite des inondations survenues dans le Mullerthal. Une pétition avait en effet été lancée sur le site de la Chambre des députés. Son but était, selon l’initiateur de la pétition, la «mise en place de congés extraordinaires (supplémentaires) ou compensation» et la «mise en place d’un cadre valable». Selon le pétitionnaire, qui n’avait recueilli que 110 signatures, l’intérêt général de sa démarche s’inscrivait dans le fait qu’«après une catastrophe naturelle (…) les personnes touchées doivent, à côté de leur vie professionnelle, s’occuper de tâches supplémentaires (nettoyage des lieux, visites et expertises par et pour les assurances, établissement des demandes d’aides et de devis).

Hier, dans le cadre d’une question parlementaire, le député et conseiller communal de Pétange Marc Goergen (Parti pirate), qui était d’ailleurs présent à la réunion d’information de mardi dernier, a interpellé le ministre du Travail : «À côté du volet financier existe le temps investi par les sinistrés en vue d’un retour à une situation normale. Est-ce que les citoyens ont, dans ce contexte, une légitimité à se voir octroyer des jours de congé supplémentaires? Dans l’affirmative, combien? Dans la négative, le gouvernement est-il prêt à rencontrer (les partenaires sociaux) afin d’adapter le cadre légal?» Alors, l’État est-il prêt à franchir ce pas, dans sa volonté affichée de modernité et d’un droit du travail dans l’air du temps (climatique)?

Claude Damiani

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