Après l’Allemagne, la France a donc décidé de mener des contrôles à ses frontières. La mise en place a eu lieu au cours de ce long week-end du 1er novembre, les frontaliers français découvriront donc l’impact de cette décision ce lundi. L’autoroute reliant Luxembourg à Thionville sera fort heureusement épargnée par ces contrôles.
On pouvait en effet se demander à juste titre comment les autorités françaises (et luxembourgeoises) allaient gérer les bouchons dans ce secteur ultrafréquenté par les camions et les voitures des travailleurs rentrant chez eux dans des conditions bien souvent difficiles. Ce sont donc les autres accès vers la France qui seront ponctuellement surveillés.
Cette décision va-t-elle permettre de résoudre la crise des migrants ou la criminalité transfrontalière en France ou en Allemagne? Pas sûr. Les flux migratoires clandestins trouveront, par définition, toujours un chemin à l’abri des regards des autorités. La délinquance s’adaptera aussi.
Nous sommes davantage dans le symbole, dans une manœuvre pour calmer une partie de l’opinion publique séduite par les partis d’extrême droite qui estiment qu’une barrière baissée à l’entrée d’un pays peut résoudre une grande partie des problèmes d’une nation. On peut toujours croire à cette illusion, cette posture. Le problème est bien sûr plus compliqué que cela.
Le parti Volt a réuni samedi quelques centaines de personnes à Schengen pour protéger cette liberté de circulation si longtemps attendue au sein de l’Union européenne. Qui se souvient encore des guérites des douaniers aux frontières ? Nous avons mis des années à les faire disparaître du paysage après les fameux accords du nom de la localité luxembourgeoise. Espérons qu’elles ne reviendront pas polluer le paysage.
Quel sera le prochain pas en arrière décidé par le gouvernement d’un pays européen pour satisfaire une partie de l’électorat qui pense que c’était tellement bien «avant» ? L’Europe ne s’est pas construite en un jour et nos acquis sont précieux. Restons vigilants pour qu’ils ne soient pas grignotés par des populistes désirant uniquement le pouvoir ou affermir leur vision d’une Europe antidatée.