Un petit peu d’attente et un retour vers le passé. Avec l’Euro, les autorités allemandes ont décidé de réinstaller les contrôles à leurs frontières. On va rouler au pas en tentant d’aller chez nos voisins, que ce soit de France, de Belgique ou du Luxembourg. Les contrôles, voire les fermetures, à la frontière avaient laissé des souvenirs amers lors de la pandémie de Covid-19. Les Allemands n’avaient pas fait dans la dentelle pour stopper le virus et le laisser de l’autre côté de cette ligne imaginaire. Avec une efficacité relative. Aujourd’hui, voilà le dispositif remis en place pour un évènement un peu plus joyeux. Fini les barrières et les regards inquiets, l’ambiance est un peu plus bon enfant. Mais même dans ces conditions, les frontaliers allemands s’en passeraient bien.
Nous avions presque oublié ces contrôles avant d’entrer dans un pays de l’Union européenne. Avec la montée des populismes sur le continent, on risque de devoir s’y réhabituer. Ça va faire bizarre aux jeunes générations. Les fameux moins de 20 ans se souviennent-ils qu’il y avait ces fameuses guérites au niveau de Zoufftgen ou face à Arlon, sur l’autoroute menant à Trèves… Les contrôles n’ont évidemment pas disparu avec l’Union européenne : il suffit de voir le déploiement certains jours des douaniers français à la fin de la liaison Micheville près de Belval, les muscles tendus prêts à bondir sur l’automobiliste ramenant trop de pots de tabac du Grand-Duché. Mais dorénavant, à la frontière, ces contrôles systématiques vont-ils se pérenniser dans le temps?
Avec les Jeux olympiques organisés à Paris, les Français devraient d’ailleurs mettre en place le même dispositif que les Allemands en juillet et août. Douaniers et policiers resteront-ils au-delà si le Rassemblement national arrive au pouvoir? Va-t-on devoir encore construire de nouvelles guérites sur les axes routiers et planter la fameuse barrière rouge et blanc barrant le passage de l’autre côté de la frontière? Difficile aujourd’hui d’enfermer les Européens dans leur pays. Notre horizon donne sur un continent et un retour en arrière est impossible. Que cela plaise ou non à ceux qui veulent transformer nos frontières intérieures en murs.