La panne généralisée du réseau de Post, mercredi, est heureusement restée sans graves conséquences. A priori, aucune personne victime d’une urgence médicale, et dans l’impossibilité de joindre le 112, n’a été privée de secours. Le CGDIS et les hôpitaux ont toutefois dénombré une petite dizaine de patients qui ont été obligés de se déplacer par leurs propres moyens afin d’être pris en charge. Sachant que le 112 enregistre en moyenne 700 appels par jour, avec à la clé 200 interventions, on peut parler d’un coup de chance.
Le fait que les services de police et de secours n’aient plus été accessibles pour les clients du premier et principal opérateur de télécommunications du pays pèse certainement le plus lourdement dans cet incident. Mais d’autres couacs soulèvent des questions. À commencer par le message envoyé par LU-Alert.
Le premier test grandeur nature du nouveau dispositif «Cell Broadcast», éprouvé à plusieurs reprises, est un demi-échec. L’alerte généralisée ne mentionnait pas la raison de l’envoi d’une alerte généralisée. Elle prêtait en plus à confusion, en invitant les gens à changer de réseau pour joindre le 112 – ce qui s’est avéré techniquement impossible – ou à se rendre à la prochaine «caserne», un terme peu utilisé au Luxembourg pour désigner un des centres d’intervention locaux et régionaux du CGDIS.
En parlant de caserne, on pense bien plus au centre militaire de Diekirch. L’arrivée tardive de l’alerte sur les téléphones mobiles des abonnés de Post est un autre hic. Plus alarmante est l’absence de communication auprès des centres hospitaliers du pays pour les informer de la panne.
Le fait que c’est finalement une cyberattaque qui a provoqué le crash chez Post doit être un signal d’alerte supplémentaire. L’ancien Premier ministre Xavier Bettel avait déjà souligné, en 2022, l’urgence de mieux protéger les infrastructures du pays, en raison de la guerre hybride menée par la Russie.
Il a fallu attendre trois ans pour que son successeur, Luc Frieden, annonce une première stratégie nationale de résilience. «L’État et toutes ses ramifications – le 112, le 113, les hôpitaux – doivent être opérationnels, peu importe quel est le choc externe», clamait jeudi le chef du gouvernement. Cet objectif est très loin d’être atteint.