Voilà que le Luxembourg, habitué à être le bon élève de l’Union européenne, se retrouve avec un bonnet d’âne sur la tête. Une étude Eurostat dévoilée cette semaine montre en effet que le Grand-Duché apparaît comme l’État membre où le taux de femmes cadres est le plus faible en Europe. C’est simple : seulement un poste de direction sur cinq est occupé aujourd’hui par une femme (22,2 % précisément), soit… quasiment le même ratio qu’en 2014 (+0,16 point de pourcentage tout de même en onze ans, soulignons-le!). Une statistique qui fait grincer des dents, surtout en cette journée internationale des Droits des femmes. Il semblerait qu’en 2025, l’acceptation du leadership féminin reste une question sensible. Dans certains secteurs plus que d’autres, si ma signature en haut de ce papier peut servir à quelque chose…

Le Luxembourg aurait-il du mal à confier des postes à responsabilités aux femmes ? Rien qu’en politique, seulement 21 députés sur 60 élus sont des femmes et, à ce jour, aucune femme n’a jamais été nommée Première ministre du Grand-Duché (mention spéciale toutefois à Paulette Lenert, qui a été vice-Première ministre durant une petite année sur la fin de son mandat). Qu’on se rassure (ou pas), le Luxembourg n’est pas le seul : en témoigne la défaite de Kamala Harris aux dernières élections américaines ou encore l’absence de présidente française chez nos voisins.

L’enjeu ici n’est pas uniquement de remplir des quotas, comme imposés durant les élections législatives par exemple, mais de reconnaître les talents, de valoriser la diversité. Beaucoup de femmes n’accèdent pas à ce type de postes pour privilégier leur vie de famille. Si le recours au congé parental devient de plus en plus masculin, cette tendance prédomine toutefois encore. Ce sont elles qui, le plus souvent, réduisent leur temps de travail après la naissance d’un enfant. Or le chemin vers une égalité véritable et durable passe par un engagement constant des entreprises, des politiques publiques audacieuses et une transformation des mentalités. La place des femmes dans les entreprises luxembourgeoises ne pourra être pleinement affirmée que lorsqu’elles auront véritablement accès aux mêmes opportunités, aux mêmes ressources et aux mêmes responsabilités que leurs homologues masculins.