Le gouvernement se veut ambitieux en matière de protection du climat. D’ici 2050, le Grand-Duché doit être un pays zéro carbone. Pour 2030, les émissions de gaz à effet de serre doivent être diminuées de 50 à 55 % par rapport à 2005. Pour cette même année 2030, un taux de 23 à 25 % d’énergies renouvelables est visé.
Se fixer des objectifs est bien. Lancer des mesures concrètes est non seulement mieux mais aussi indispensable face à l’urgence climatique que seuls les plus dupes remettent encore en question. Les ministres verts de l’Environnement et de l’Énergie ne sont pas soupçonnés de figurer parmi ceux qui nient le réchauffement de la planète. Et pourtant, bon nombre d’associations environnementales leur reprochent de ne pas vouloir (ou pouvoir) avancer plus rapidement et de manière plus décidée.
Vendredi, le nouveau collectif «United for Climate Justice» descendra dans la rue pour maintenir la pression sur les responsables politiques. Les adultes vont (enfin) se joindre aux jeunes. Lundi encore, Greta Thunberg, figure de proue de la grève scolaire pour le climat, a reproché aux dirigeants du monde, réunis à l’ONU, d’«avoir volé» les «rêves et l’enfance» de toute une génération.
Les actes et les mots des activistes et manifestants restent forts. Leurs revendications pour un changement plus radical de la politique climatique continuent cependant d’affronter un vent de face, fait de colère, de haine, d’attaques personnelles et d’incompréhension. Certains des plus puissants chefs d’État s’obstinent, eux, à privilégier les intérêts économiques au détriment des enjeux écologiques.
Il est pourtant incontestable que le compte à rebours est lancé. Les scientifiques le répètent sans cesse. Plus que jamais, l’attitude du «après nous, le déluge» doit cesser. Mais le chemin du changement est encore long. Dernier exemple en date : un fonds de pension luxembourgeois qui continue à investir fortement dans l’énergie fossile. Une preuve de plus que malgré toutes les bonnes intentions, le fil… vert manque encore aux responsables politiques.
David Marques