Tout au long de la semaine dernière, le ministère du Travail, de l’Emploi et de l’Économie sociale et solidaire n’avait qu’un seul mot en bouche : la digitalisation. En lançant un projet pilote, «Luxembourg Digital Skills Bridge», ayant pour but d’aider les entreprises et surtout les employés et salariés à appréhender la transition digitale du travail, et en présentant une étude sur le travail 4.0, le Luxembourg semble ne pas vouloir rater le virage de la digitalisation, ou du moins, le gouvernement veut mettre toutes les chances de son côté. Ce qui n’est pas plus mal, dans la mesure où cette transition va s’avérer coûteuse, mais surtout imprévisible tant elle peut apporter son lot d’avantages et de désavantages.
Mais les entreprises qui attendent les initiatives et les projets pilotes du gouvernement sont déjà en retard, voire complètement dépassées. La digitalisation ne s’impose pas à coup de directives gouvernementales, elle se réfléchit et s’applique progressivement dans le long processus de développement d’une société, comme lors de toutes les révolutions industrielles, à la différence que celle-ci est extrêmement rapide. Donc, les sociétés qui n’ont pas encore de site internet ou, pire, un site internet dépassé, qui ne disposent pas d’un accès wifi (oui, il y en a encore !), dont le directeur n’a aucune vision stratégique sur le numérique ou encore des sociétés rechignant à investir une poignée d’euros dans le digital, le numérique, les nouvelles technologies, ont un pied dans la tombe et l’autre dans le plâtre.
Heureusement pour elles, nous sommes seulement au début du virage de la digitalisation et cette dernière permet, avec un peu de risque et beaucoup de motivation, de tendre la main aux retardataires, pour le moment. Après, ce sera trop tard. Il ne faudra pas venir se plaindre et demander des comptes aux politiques, car ces derniers ont fait le travail de base. La digitalisation est un terrain d’opportunités dont il ne faut pas avoir peur. Par contre, il faut oser y mettre les mains, tomber, apprendre et recommencer.
Jeremy Zabatta