Accueil | Editoriaux | Optimisme débordant

Optimisme débordant

L’hiver n’est toujours pas derrière nous, mais la température ne cesse de grimper depuis des semaines dans les centrales des partis.

Le premier parti à disposer de listes complètes en vue des législatives du 14 octobre est le LSAP. Le camp socialiste, qui a donc remporté cette course officieuse, déborde d’optimisme. Un très large soutien accordé aux listes emmenées par Jean Asselborn (Sud), Nicolas Schmit (Est), Romain Schneider (Nord) et Étienne Schneider (Centre), mais aussi une présence en nette hausse des militants lors des congrès de circonscriptions donnent l’espoir au camp socialiste de ne pas couler comme le Titanic. Mais tant les récents résultats électoraux, que les sondages prédisent pourtant ce scénario catastrophe.

En fin de compte, le juge de paix sera l’électeur. Ce dernier aurait profit à se laisser guider par le contenu proposé par les différentes formations, mais pour l’instant seules les têtes comptent. Les deux noms les plus cités ces derniers jours sont Reding et Keup. Tous deux auront un rôle de poids à jouer dans ce scrutin national. Et les partis en ont bien conscience.

Si lors des législatives anticipées de 2013, la personnalité Juncker a prédominé, cette campagne 2018 va connaître bien plus de personnalités qui chercheront à animer l’arène politique. L’électeur luxembourgeois préfère souvent élire des têtes sans trop se soucier des programmes électoraux. Ce phénomène pourrait encore s’amplifier lors de ce scrutin, car le sentiment de revanche de ceux qui n’ont toujours pas digéré la mise à l’écart du CSV vaudra aussi son pesant d’or.

Tout cela risque de masquer le véritable enjeu de ces élections : l’avenir d’un Grand-Duché qui, après avoir accumulé un important retard dans bien des domaines, se trouve à la croisée des chemins. Le débat sur la croissance ne devra ainsi pas être laissé à ceux qui aboient fort sans proposer de solutions viables. L’optimisme débordant devra donc rapidement faire place à plus de réalisme. Sans quoi, le fameux mur (pas celui des pensions) sera percuté de plein fouet.

David Marques