Alors que l’on pensait avoir tout vu après le choc mais aussi l’incrédulité qui ont fait suite à l’élection de Donald Trump, il semblerait que les élections présidentielles qui auront lieu en France en avril risquent également de nous réserver de sacrés surprises. Le cru 2017 semble en effet être plus que jamais un véritable vivier en affaires de détournement de fonds publics. La campagne est à peine entamée et déjà, les principaux favoris font l’objet d’accusations.
Si l’on s’arrête sur les trois personnalités qui arrivent en tête des sondages, le panorama proposé à nos voisins français est inédit. On y retrouve François Fillon, la star déchue qui maintient une candidature proche du naufrage après l’affaire des emplois fictifs présumés de son épouse. Marine Le Pen, qui doit également s’expliquer dans une affaire similaire au Parlement européen. Et enfin, Emmanuel Macron accusé par des parlementaires d’avoir consommé de manière inappropriée des fonds publics alors qu’il était ministre de l’Économie.
On ne sait évidemment pas de quoi l’avenir sera fait, ni même quel scandale viendra à nouveau redistribuer les cartes de cette élection, mais en l’état actuel des choses, le trio qui arrive en tête de tous les sondages traîne déjà son lot de casseroles.
Et pourtant, l’un d’entre eux semble être en mesure de profiter de cette situation. Celui pour qui la crise que traverse le PS constitue une aubaine. Celui qui n’aime pas les 35 heures et qui préfère voir les jeunes conduire des Uber pour s’en sortir. Celui qui dans le fond n’incarne rien si ce n’est une ambition démesurée et un opportunisme à toute épreuve. Car aussi étonnant que cela puisse paraître, le grand gagnant de ce vaudeville ne serait autre que le faux candidat anti-système, Emmanuel Macron.
Oui, en France, il semblerait que le programme des candidats soit désormais relégué au second plan. Un paradoxe qui pourrait faire de ce pur produit de la finance le grand favori d’une élection pour laquelle il n’a pas encore proposé grand chose.
Mathieu Rosan (mrosan@lequotidien.lu)