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Opportunisme électoral

Les rouages d’une démocratie sont complexes. Comment se positionne tel ou tel parti? Est-ce que la politique politicienne l’emporte sur une attitude plus constructive? Et quelles pirouettes sont effectuées pour venir faire la cour aux électeurs potentiels?

La pandémie sans précédent devrait venir freiner les ardeurs. C’est le contraire qui se produit. Plus l’incertitude est grande, plus sévères se veulent les critiques : manque de prévisibilité et d’anticipation, incohérence des mesures et plus récemment une gestion imprégnée d’amateurisme. C’est oublier volontiers que le virus a comme caractéristique majeure d’être imprévisible. Le «jeu» politique veut néanmoins que la majorité salue et défende les décisions du gouvernement. L’opposition, par contre, a le loisir de fustiger tout et son contraire, sans devoir assumer des responsabilités. Le paradoxe est que les restrictions sont souvent approuvées. La forme sert alors de prétexte pour voter non. Même si l’opposition est dans son rôle, le signal envoyé vers l’extérieur, à savoir celui d’un Parlement divisé, est malheureux. Ceci est d’autant plus vrai que ce sont les assouplissements qui sont de préférence votés par une plus large majorité.

Le CSV est le «champion» dans cette catégorie. Le 16 décembre, il est venu soutenir l’arsenal anticovid plus strict avant de s’abstenir lors du vote. Une semaine plus tard, les 21 élus chrétiens-sociaux ont voté contre la loi covid revue et renforcée. Même si la décision tardive de resserrer la vis face à Omicron est critiquée, les mesures prises sont saluées. Cette fois, le rejet d’une décision de principe sur l’obligation vaccinale motive le veto. Le texte de loi qui s’y rapporte est cependant réclamé pour la mi-janvier, soit la même échéance que celle fixée par le Premier ministre.

S’il est à louer que le camp chrétien-social se soit clairement positionné sur la question, il y a fort à parier que le même CSV sera le premier à crier au scandale si le texte introduisant une obligation vaccinale ne tient pas la route sur le plan juridique et constitutionnel. Le gouvernement a donc raison de temporiser un peu, surtout si l’on sait qu’une telle obligation ne pourra produire ses effets qu’au bout de plusieurs mois.

David Marques

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