Jeudi a eu lieu la journée internationale dédiée à la mémoire des victimes de l’Holocauste. Cette année, la commémoration du chapitre le plus noir de l’humanité s’est déroulée dans un contexte particulier. Parmi les antivaccins, les allusions à la Shoah se multiplient.
D’aucuns arborent une étoile jaune, symbole de la persécution des juifs pendant la Seconde Guerre mondiale. Ils comparent leur statut de non-vacciné à celui de la communauté juive. Plus de 6 millions d’hommes, de femmes et d’enfants ont été exterminés par les nazis.
Les mots pour condamner cette référence ne peuvent pas être assez durs. Il en va de même pour les autres allusions au régime nazi, que ce soit sur des banderoles, des pancartes ou des affiches («régime nazitaire»).
Sur les réseaux sociaux, on peut ainsi trouver des images du Premier ministre, Xavier Bettel, ou du ministre de la Sécurité intérieure, Henri Kox, avec, sur un fond rouge et noir, des slogans écrits dans la typographie nazie.
Sans aucun scrupule, des énergumènes remplacent l’expression «Arbeit macht frei» («Le travail rend libre»), enseigne installée au-dessus du portail d’entrée du camp de concentration d’Auschwitz, par «Impfen macht frei» («Le vaccin rend libre»).
Les antirestrictions, qui clament être paisibles, vont encore crier au scandale. Pas pour dénoncer cette frange extrémiste de leur mouvement, mais pour reprocher aux médias de se concentrer uniquement sur les dérives de certains. Cela n’enlève rien à la dangerosité de ces tendances abjectes.
Et on ne peut certainement pas en rejeter la faute à de supposées personnes infiltrées dans le mouvement antirestrictions sanitaires et antivaccin pour le dénigrer et discréditer. Ce sont eux-mêmes qui se discréditent en tenant un double langage.
Les violences survenues en marge des rassemblements sont à la fois fustigées et applaudies. Entre les lignes, des menaces sont perpétrées. Plus personne ne se dit outré par les «promenades» passant devant les domiciles privés de membres du gouvernement.
«On va les avoir !», a-t-on pu entendre lors de la manifestation de samedi. Il est à espérer que les forces de l’ordre et la justice honoreront le même mot d’ordre pour mettre fin à ces faits intolérables.