La politique de haut niveau est souvent faite de déjà-vu. Les déclarations de bonnes intentions se multiplient au fil des sommets des chefs d’État et de gouvernement, mais, malheureusement, les résultats concrets sur le terrain se font trop souvent attendre. Le sommet des Nations unies sur le développement durable, qui vient de fixer à New York une série de 17 objectifs à réaliser d’ici l’année 2030, peut être rangé dans cette catégorie.
L’agenda décidé par les 193 pays membres de l’ONU se veut très ambitieux. En 2000, la même ambition était déjà de mise lors de la fixation des objectifs du millénaire. À l’époque, l’éradication de la pauvreté et de la famine avait déjà été présentée comme une priorité absolue. Les pays réunis sous le toit de l’ONU s’étaient donné 15 ans pour relever ce défi. Lors du sommet de suivi sur le développement durable de la planète, qui s’est tenu jusqu’à hier à New York, le délai fixé initialement, qui a expiré cette année, a tout simplement été prolongé de 15 années supplémentaires.
Désormais, le très ambitieux objectif de mettre fin à la pauvreté et à la faim dans le monde doit être atteint d’ici 2030. Au vu de ce qui a été accompli lors des 15 dernières années, il faut malheureusement douter fortement de la réalisation concrète de ces objectifs.
Le problème n’est certainement pas l’argent. On sait aujourd’hui qu’une infime partie des sommes pharamineuses investies pour sauver les banques lors du déclenchement de la crise financière en 2007 aurait largement contribué à mettre fin à la famine.
Jusqu’à présent, l’aspect économique continue de dominer l’aspect humanitaire. Les occasions d’enfin avancer dans la bonne direction deviennent cependant de moins en moins nombreuses. Les déclarations d’intention entendues ces jours-ci à New York ne doivent pas rester lettre morte. L’exemple du Luxembourg, qui continue de figurer parmi les rares pays développés à respecter ses engagements en matière d’aide au développement, devra être plus largement suivi.
David Marques