La campagne de sensibilisation qui vient d’être lancée et qui a été présentée, mardi, par le ministre de l’Intérieur, Dan Kersch, et par le directeur de l’administration des Services de secours, Paul Schroeder, apparaît comme une lapalissade, tant elle semble évidente.
En effet, la campagne «#Respekt112», dont le slogan est «Respektéiert déi déi Iech hëllefen – Respectez ceux qui vous secourent», est la réponse du gouvernement aux 23 agressions constatées contre des agents des services de secours, et ce, rien que pour 2018. Ce chiffre représente seize agressions verbales, cinq agressions physiques et deux agressions qualifiées de particulièrement graves par le 112. Ces dernières, bien qu’elles n’aient pas été spécifiées, entrent dans la classe des agressions armées et des séquestrations, selon Paul Schroeder.
Au-delà du degré de gravité de l’agression commise, tout acte de violence vis-à-vis d’un ambulancier, secouriste ou pompier, qu’il soit verbal ou physique, est un acte de violence de trop.
Certes, d’aucuns diront qu’ils ont agi sous le coup du stress voire sous l’influence de l’alcool (ou de stupéfiants), quand d’autres expliqueront qu’il ne s’agissait «que» de voies de fait ou qu’ils ont dû patienter trop longtemps avant l’arrivée des secours…
Mais si certains de actes peuvent être «explicables», ils ne sont en aucun cas «excusables», pour reprendre une célèbre citation de l’ancien juge – non moins célèbre d’ailleurs – Prosper Klein. Car s’attaquer aux services de secours, c’est véritablement faire preuve d’une choquante ingratitude, de surcroît lorsque l’on sait que de nombreux secouristes travaillent de manière bénévole.
Le ministre de l’Intérieur l’a d’ailleurs bien compris, en déclarant, mardi, que «ces agressions sont des atteintes inadmissibles, qui doivent être prévenues, dénoncées et sanctionnées». Pour la simple et bonne raison qu’on ne tire pas sur l’ambulance qui est venue vous porter assistance ou, dans les cas extrêmes, sur l’ambulance venue vous sauver la vie.
Claude Damiani