Le surréalisme à son apogée. Samedi, des clients voulant faire leurs emplettes dans les magasins de luxe continuent à faire tranquillement la file, alors que quelques centaines d’antirestrictions et antivax défilent à travers la rue Philippe-II de Luxembourg. Contrairement aux trois manifestations précédentes, les forces de l’ordre n’ont pas réussi à bloquer l’accès au cœur de la capitale. La voie libre, ces individus ont couru à droite et à gauche sans vraiment savoir où aller. Ni la Chambre ni le siège du ministère d’État n’étaient particulièrement surveillés. Mais visiblement, les meneurs lorrains et alsaciens ne savaient guère où ils mettaient les pieds. Le plus important était de faire le «sauvage».
Heureusement, ces casseurs potentiels ne se sont pas mis à piller les magasins. La police, visiblement débordée, a eu raison de se retirer momentanément. La désescalade était justifiée à ce moment. Toute intervention musclée aurait créé un mouvement de panique. Cela ne doit pas empêcher une remise en question en prévision de la nouvelle manifestation qui s’annonce pour samedi. Cette fois, le point de départ annoncé est la Gëlle Fra, un lieu hautement symbolique pour le Grand-Duché, mais surtout situé à l’entrée du centre-ville. Avec le même danger de voir les choses sévèrement dégénérer. Car les fauteurs de troubles ont compris que les forces de l’ordre luxembourgeoises ne ressemblent pas trop aux CRS. «Que du corps à corps avec les flics. Ici le gaz ça n’existe pas», fanfaronne un des «touristes». La police grand-ducale a tout intérêt à riposter en force.
Dans le même temps, il faut aussi que les fauteurs de troubles soient identifiés par les autorités et, le cas échéant, poursuivis en justice. «On est fichés là-bas ?», s’est interrogé un des «visiteurs» français. Une simple recherche sur les réseaux sociaux suffit à en savoir plus sur l’identité de ces personnes, y compris de celles qui se retrouvent à la tête du «rassemblement national». Même si le «cirque» des antirestrictions, venu animer le centre-ville, a attiré plus de spectateurs que d’acteurs, il n’est pas à exclure que les choses finissent par déraper. À vous de jouer, messieurs les enquêteurs et agents du SREL !
David Marques