Accueil | Editoriaux | On dirait le sud

On dirait le sud

Le manque d’attention de certains habitants a obligé les sapeurs-pompiers volontaires luxembourgeois à sortir camions et lances à incendie. Durant ce week-end caniculaire, de nombreux départs de feux de végétation ont été recensés dans le pays. Les flammes ont ainsi dévoré les abords d’une route et endommagé une forêt. Nos champs et nos sous-bois sont devenus tellement secs qu’une simple étincelle peut y mettre le feu. Et ce n’est pas parce que l’atmosphère va se rafraîchir ces prochains jours que le danger sera écarté. Loin de là. Avec les températures record que nous avons connues, le risque d’incendie sera réel encore de longues semaines dans le pays.

Il y a encore quelques décennies, l’idée d’un feu de forêt au Grand-Duché faisait sourire. Maintenant ce n’est plus vraiment le cas. Rappelez-vous par exemple ce qui s’est passé l’année dernière en août dans le nord du pays. Près de 130 pompiers avaient lutté durant une journée et une nuit contre un violent feu de forêt entre Schlindermanderscheid et Bourscheid. L’ampleur du sinistre avait surpris… mais aussi inquiété. Il a fallu un sacré courage aux unités déployées sur place pour éteindre ce sinistre qui avait pris dans un relief accidenté. Heureusement, aucun soldat du feu n’avait été blessé lors de cette intervention insolite par son ampleur. Huit hectares de végétation et de bosquets avaient été totalement détruits par les flammes ce jour-là.

Nos secours doivent maintenant réfléchir à des stratégies pour gérer ce type d’incendie qui mobilise souvent des dizaines de personnels. Mais c’est aussi à nous de les aider et d’adopter les bons réflexes durant ce qu’il faut appeler désormais la « saison sèche ». Pas de mégots jetés n’importe où dans la nature ou par la fenêtre d’une voiture en marche, pas de feu de camp ou de barbecue sans précautions… il faut finalement intégrer des réflexes que les populations du sud de l’Europe ont déjà. Et le plus rapidement possible. Quand une forêt brûle, il faut des années pour qu’elle retrouve son visage d’antan.

Laurent Duraisin