On l’a tous déjà vu, cet homme ou cette femme qui sort courir par tous les temps, sous la neige, le vent et la pluie mais aussi sous un soleil de plomb qui pompe ses toutes dernières gouttes de sueur. Plus il trime, plus il se sent fier, comme si le macadam brûlant qui défile sous ses pieds avait le même goût dans sa bouche déshydratée que l’ascension de l’Everest. Mais il y a des efforts que la gloire n’honore pas. Car celui que rien n’effraie, le coup de chaud le guette.
Il n’y a pas que les personnes vulnérables qui risquent de se soumettre aux rayons impitoyables de l’astre tout-puissant. Chaque année, des personnes en bonne santé qui n’ont pas respecté les recommandations finissent aux urgences, rappelle la direction de la Santé. Après une exposition prolongée à une forte chaleur, on risque d’abord l’insolation : la température du corps s’élève au-dessus de 37-37,5°C. Si on ne prend pas des mesures, notre corps s’emballe atteignant ou dépassant les 40°C. C’est le coup de chaleur. Il faut alors aider notre corps à faire baisser le mercure, notamment en se mettant au repos. Et ça semble compliqué pour certains.
C’est un peu comme pour le confinement pour une fois qu’on nous demande de nous la couler douce, que nous avons une bonne excuse pour garder les doigts de pied en éventail, pourquoi s’en priver ? Cela fait belle lurette que la Corse et certains pays latins, qu’on moquait naguère, ont tout compris en élevant la «siesta» au rang d’art de vivre. Dommage qu’en cette époque de mondialisation on secoue le hamac des rêveurs : en Espagne, dans beaucoup d’entreprises, la journée de travail se finissait aux alentours de 15h. Les autorités y remédient progressivement pour se mettre au diapason avec le reste de l’Europe. Dommage… Peut-être avons-nous pris le problème à l’envers. Alors que le climat se réchauffe, c’est plutôt les pays du Nord qui auraient pu prendre exemple sur la péninsule ibérique expérimentée à développer des stratégies contre les pics de chaleur.
Audrey Libiez