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Octobre 2018, si loin, si proche…

Cela se confirme : la campagne en vue des échéances électorales de 2017 (communales) et 2018 (référendum et législatives) est bel et bien lancée. Après les déclarations frôlant le populisme du CSV, qui redoute visiblement un regain de force pour l’ADR et les plates excuses du vice-Premier ministre socialiste, Étienne Schneider, concernant les mesures d’économies comprises dans le paquet d’avenir, il revient désormais au DP de se lancer dans la bataille. Hier, le ministre de l’Éducation nationale, Claude Meisch, a lancé un ballon d’essai en revendiquant que le luxembourgeois devienne une langue officiellement reconnue au niveau de l’UE.

Même s’il argumente que le pays doit faire preuve d’ambition en ce qui concerne sa langue nationale, cette sortie médiatique, qui fait suite à une lettre ouverte publiée samedi dans le Wort, a de quoi étonner et constitue clairement un signal lancé aux plus de 14 300 pétitionnaires qui ont signé la pétition phénomène. Cette frange de la population forme un vivier considérable d’électeurs potentiels en vue des prochains scrutins, qui vont se succéder à la pelle.

On le répète volontiers : la place de la langue luxembourgeoise dans la société mérite certainement un débat objectif et constructif. Dans ce contexte, le ministre de l’Éducation nationale aurait certainement mieux fait de plaider plus largement pour que l’apprentissage de la langue luxembourgeoise prenne enfin une place plus importante dans l’école publique. Deuxième piste de réflexion : élargir l’offre de cours de luxembourgeois, qui selon les échos du terrain sont souvent saturés. Malheureusement, les échéances électorales ont trop souvent tendance à prendre le dessus sur ce genre de réflexions de fond, qui sont négligées par crainte d’un mauvais score lors de la prochaine élection.

Le microcosme que constitue la classe politique luxembourgeoise devrait cependant avoir la capacité de voir plus loin dans l’intérêt à long terme du pays et éviter ainsi que les ambitions personnelles à court terme ne paralysent trop longuement une législature.