En termes d’égalité entre hommes et femmes, l’OGBL va connaître une révolution», s’est félicité vendredi Nicolas Schmit lors de son intervention devant le congrès du premier syndicat du pays. L’ancien ministre du Travail s’est prononcé une première fois au Luxembourg dans sa fonction de nouveau commissaire européen pour l’Emploi. Il n’a pas hésité à saluer l’arrivée de la toute première femme à la tête du syndicat eschois, centenaire depuis 2016.
Nora Back, plébiscitée par les délégués, entame son mandat de présidente à un moment charnière. Même si la situation s’est légèrement détendue en début de semaine, le dialogue social en format tripartite reste menacé en raison de l’attitude de blocage du patronat.
Une prochaine réunion de concertation est prévue dès le 13 décembre. La nouvelle cheffe de file de l’OGBL n’aura donc pas le temps de souffler, d’autant plus que le gouvernement a enfin dévoilé vendredi son plan énergie-climat pour lutter de manière plus décidée contre le réchauffement de la planète. «Il ne peut exister de politique valable pour lutter contre le changement climatique sans mettre en place une forte politique sociale», a souligné dans ce contexte Nicolas Schmit. Il s’agit d’un message qui plaît forcément au camp syndical, qui insiste sans cesse pour que la révolution écologique aille de pair avec une évolution du système social.
Le gouvernement semble avoir compris le message. Le plan d’action contre le changement climatique est ainsi doté d’une importante composante sociale. Mais, comme souvent, il reste une importante marge entre de belles annonces et les actions concrètes sur le terrain.
Alors, Nora Back est-elle prête à mener la révolution? «En tant que syndicaliste, on est toujours prêt», nous a-t-elle répondu quelques minutes après son élection. Elle hérite d’un camp syndical uni par les attaques patronales. Gouvernement et patronat sont donc prévenus : la nouvelle femme forte de l’OGBL ne va rien céder, tout comme l’avaient fait ses illustres prédécesseurs.
David Marques