Le sommet Benelux, qui s’est tenu hier à Luxembourg, a été l’occasion pour un journaliste d’interpeller les parties prenantes à la réunion au sujet des centrales nucléaires belges: «Dans vos discussions autour du climat et de la transition énergétique, avez-vous évoqué l’état des centrales nucléaires belges, que l’on sait vétustes et parfois en difficulté technique, et qui ont parfois suscité des réactions dans les pays voisins?» Voilà, en substance, la question posée.
Xavier Bettel, juste avant de laisser la parole au principal destinataire de la question, à savoir son homologue, Charles Michel, a loué la transparence des autorités compétentes belges. «S’il y a des problèmes, ou quoi que ce soit… La Belgique nous informe tout de suite et je fais confiance au gouvernement belge!», a-t-il souligné. Avant, pour le Premier ministre, de déclarer: «Nous, on a toujours été entourés de centrales nucléaires. On a décidé de ne pas en faire chez nous, on en a partout! Et même s’il y a Tihange et Doel qui existent en Belgique, j’ai toujours Cattenom, en France, que je vois même depuis certains bâtiments à Luxembourg. Moi, ce que j’espère, c’est que l’on arrivera à faire une transition énergétique au Grand-Duché, où le nucléaire n’aura pas sa part!»
Si le plaidoyer antinucléaire de Xavier Bettel –qui ne date pas d’hier– a le mérite de la franchise, pas toujours évidente dans les relations diplomatiques, la réponse de Charles Michel est tout aussi louable. En rappelant qu’une stratégie énergétique visant à une sortie du nucléaire en 2025 a été mise en place dans son pays, et, surtout, en indiquant que «la Belgique n’a absolument rien à cacher» pour avoir pris «l’engagement de miser sur une totale transparence dans la communication publique par rapport au nucléaire», le Premier ministre belge rassure jusqu’au Luxembourg.
Quant à son idée, également exposée hier, au sommet Benelux, à savoir qu’il est «partisan d’un débat général, global sur le nucléaire, et ce, dans un cadre européen, transfrontalier», elle est tout simplement atomique! À concrétiser d’urgence!
Claude Damiani