L’UE doit plus que jamais faire face à son destin. Et les enjeux qui se présentent aux 27 États membres d’après-Brexit ne sont pas des moindres. L’élection à la tête des États-Unis de l’imprévisible Donald Trump et l’incertitude qui en découle devraient en effet constituer une occasion en or pour la vieille Europe de redorer son blason et reprendre confiance en elle. Mais entre cette affirmation et la réalité du terrain, il continue d’exister un énorme gouffre.
Ces derniers mois, c’est le plus souvent la désunion qui a joué entre les partenaires qui siègent autour de la table réunissant les chefs d’État et de gouvernement. Qu’il s’agisse de la gestion de la crise des réfugiés, du sauvetage en catastrophe de la Grèce ou encore du respect des valeurs si chères à l’Europe, l’UE a failli à de nombreuses reprises. La décision du peuple britannique de tourner le dos à cette Union désunie n’a fait qu’enfoncer cette Europe, clairement à la recherche d’un second souffle.
Et les choses ne sont pas près de s’arranger. Le week-end électoral qui s’annonce en Italie et en Autriche risque de porter un nouveau coup bas à l’Union européenne. Le référendum initié par le chef du gouvernement italien, Matteo Renzi, sur la réforme de la Constitution pourrait constituer un boomerang tant pour le président du Conseil italien que pour Bruxelles. Les effets d’un non des Italiens ne seraient en rien comparables à la claque reçue par le gouvernement luxembourgeois lors de son référendum constitutionnel en juin 2015.
Les yeux seront également rivés dimanche sur Vienne, où les dés vont définitivement tomber pour l’élection du nouveau président autrichien. Battu de justesse lors du premier scrutin de mai, invalidé par la suite, le candidat populiste Norbert Hofer espère remporter la mise face à l’écologiste Alexander Van der Bellen. L’issue de ce scrutin reste incertaine.
Même si les électeurs aussi bien italiens qu’autrichiens sont souverains et devront assumer leur choix, à l’image des électeurs américains, l’Europe pourrait se réveiller lundi une nouvelle fois avec une sacrée gueule de bois…
David Marques