Sentir enfin l’odeur du béton mouillé a fait du bien. Hier soir, les orages ont traversé le pays, rendant à nouveau l’air un peu plus respirable dans nos villes si minérales.
Les quatre jours de canicule seront presque oubliés ce matin. Et pourtant ne nous réjouissons pas trop vite, il se pourrait que ce ne soit qu’une mise en bouche pour la période estivale. Le dôme de chaleur est remonté lentement mais sûrement du sud de l’Europe jusqu’à nos latitudes pour se perdre jusqu’au nord de l’Allemagne.
Beaucoup ont parlé du caractère exceptionnel du phénomène. Il est vrai que les températures sont montées brusquement avant de revenir à des normales saisonnières. Mais cette vague de chaleur est-elle vraiment exceptionnelle?
Ce n’est pas la première fois que le pays est assommé d’un seul coup par ce type d’événement. Ce n’est pas la première fois non plus que nous devons adapter nos vies à ces conditions climatiques extrêmes en tentant de suivre les conseils de prévention.
Non, ce n’est plus exceptionnel, nous sommes bel et bien entrés dans une nouvelle ère. Nos vies ne vont pas changer à cause du réchauffement climatique. Elles ont déjà changé, subtilement, vicieusement. Et ce qui nous attend ces prochaines années sera encore plus compliqué à gérer.
Évidemment, le pays a déjà connu des canicules au fil de ces dernières décennies et, c’est certain, au fil de ces derniers siècles. Mais lorsque l’on regarde leur fréquence, elle ne fait que s’accélérer depuis le début des années 2000.
Elles s’empilent presque les unes sur les autres, année après année, depuis deux décennies maintenant, sur les graphiques diffusés par les météorologues inquiets du monde entier. Aujourd’hui, le combat pour enrayer la hausse des températures continue avec des plans visant à limiter les émissions de CO2, pour être plus vertueux.
Mais en parallèle, la bataille pour nous permettre de surmonter ces aléas climatiques doit aussi être menée. Nous ne reviendrons pas à la «vie d’avant», les périodes de forte chaleur et les tempêtes plus intenses feront partie de notre quotidien. On dit que la nature est résiliente et s’adapte toujours. Nous allons devoir faire de même.