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Nouveau bras de fer

Et c’est reparti pour un tour! La ministre française du Travail, Astrid Panosyan-Bouvet, veut s’atteler à modifier les conditions d’allocations chômage des anciens frontaliers qui ont notamment travaillé au Luxembourg. À Paris, le gouvernement cherche toujours des économies et le niveau des indemnisations de ces ex-salariés retournant sans emploi de l’autre côté de la frontière est bien trop élevé au goût de nos voisins. Pourquoi? C’est simplement la faute à la différence des salaires du Grand-Duché qui oblige l’État français à «mieux» indemniser les personnes cherchant du travail en Lorraine. Et elle donne un exemple : la moyenne des allocations chômage s’élève à 1 400 euros pour quelqu’un ayant travaillé en France… contre une indemnité de 2 400 euros en moyenne pour une personne ayant travaillé au Luxembourg. Tous ces détails, la ministre française les a évoqués dans une interview au groupe EBRA (dont fait partie Le Républicain lorrain) et qui a été publiée hier sur internet. La hache de guerre est donc à nouveau déterrée. 

En effet, cette idée de moins indemniser les travailleurs frontaliers avait déjà été tentée il y a quelques mois. La proposition : diviser les allocations chômage par deux pour les frontaliers. Finalement, le projet avait été rejeté in extremis. L’OGBL et le LCGB avaient fait cause commune pour fustiger ce plan. Ils vont devoir encore donner de la voix! À l’époque, ils avaient évoqué une nouvelle discrimination pour les frontaliers. Rien ne va changer ou presque.

Aujourd’hui, la ministre française réfléchit à adapter le barème de ces indemnités chômage des frontaliers par rapport à une moyenne des salaires selon les secteurs payés… en France. Là encore, les ex-bosseurs au Luxembourg vont y perdre. Reste à savoir combien exactement. Et ils devront aussi accepter un travail qui correspond à leur profil en France, même si on est loin du salaire luxembourgeois, sous peine de se voir radier des listes des indemnisés. 

Les ex-frontaliers ne seront pas les seuls à avoir la pression. La ministre française du Travail indique aussi que Paris veut passer par l’Europe pour faire participer financièrement le Grand-Duché à ces indemnisations chômage des frontaliers. Le bras de fer recommence.