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Nous nous sommes trompés

Parfois, il faut simplement savoir dire que l’on s’est trompé. Le Covid-19 est apparu en Chine en décembre dernier. Si elle a commencé à parler publiquement de la situation en janvier, le monde n’a pas pris la mesure de l’ampleur du problème et de la dangerosité du Covid-19 pour nos vies et nos systèmes structurels avant que l’Italie soit lourdement touchée.

Un mois plus tard, les Italiens comptaient des centaines d’infectés et des dizaines de mort, déjà. Auparavant, nous considérions ce problème comme lointain. Le virus faisait des ravages à des milliers de kilomètres : c’était un problème chinois, rien de plus. Personne, il y a un mois, ne pensait vivre une situation comme celle d’aujourd’hui où le mot d’ordre est de rester à la maison. Nous avons tous fait des blagues potaches sur le Covid-19, nous en avons ri et nous avons pris le problème à la légère, sans doute pour mieux gérer la situation et ne pas sombrer dans la panique. D’un côté, tant mieux, le rire est bon pour la santé, contrairement à l’angoisse et la panique. De l’autre, enfermés chez nous, nous commençons à comprendre l’impact sur nos vies, nos habitudes, nos relations sociales et professionnelles.

Nous avons également sous-estimé le Covid-19, en accordant plus d’attention à la grippe, alors jugée plus mortelle, plus dangereuse. Ursula von der Leyen, la présidente de la Commission européenne, l’a également souligné il y a peu dans une interview à Bild : «Je pense que nous tous, qui ne sommes pas experts, avons sous-estimé dès le départ le coronavirus.» Aujourd’hui, l’ensemble des pays est en «guerre», plongés dans la bataille contre le Covid-19 et l’ensemble de la population prend très au sérieux ce fichu virus. Éternels optimistes, nos erreurs devront servir à mieux appréhender le prochain virus. Et ceux qui pensent qu’il est encore trop tôt pour penser à l’après-Covid-19, il faut répondre que c’est le meilleur moyen de garder le moral et de croire à la victoire de la vie dans cette bataille.

Jeremy Zabatta