Accueil | Editoriaux | «Non. Restez chez vous»

«Non. Restez chez vous»

Profiter de ses congés de la Toussaint pour séjourner au Grand-Duché ? «Non. Restez chez vous», titraient vendredi nos confrères belges de L’Avenir. En temps normal, cette couverture d’un journal touchant en moyenne 495 000 lecteurs belges aurait créé l’ire dans l’Horeca luxembourgeois. Mais «le virus circule trop, lui aussi».

Il est incontestable qu’au vu de la situation sanitaire, les déplacements et les contacts sont à limiter fortement. Contrairement à ses trois pays voisins, le Luxembourg résiste – encore – au reconfinement. Dès la semaine prochaine, le vent pourrait tourner. Il suffit de jeter un coup d’œil au-delà de nos frontières pour se rendre compte de ce qui nous attend. En France, les déplacements sont limités à une heure par jour et dans un rayon d’un kilomètre autour de son domicile. Une attestation dérogatoire est obligatoire pour aller faire ses courses, accompagner ses enfants à l’école ou aller travailler. L’Allemagne vient de suivre l’exemple français en décrétant à son tour la fermeture des commerces non essentiels, bars et restaurants. En Belgique, l’Horeca est déjà fermé depuis le 19 octobre. Ce lundi s’ajouteront les commerces non essentiels et les rassemblements sont limités à leur portion la plus congrue.

«Nous disposons encore d’une liberté bien plus grande que dans d’autres pays voisins. Pour maintenir cette liberté, il faudra se battre», souligne à juste titre Mars Di Bartolomeo, le rapporteur de la loi Covid renforcée. Le couvre-feu nocturne qui est désormais imposé au Luxembourg est-il trop incisif ? Son effet reste à confirmer. Personne ne dit que le virus ne circule pas entre 23h et 6h. La lutte contre le Covid-19 nécessite toutefois des signaux forts pour rappeler la gravité de la situation. Ceux qui continuent à chercher des excuses et astuces pour contourner les règles n’ont rien compris. Ils seront les premiers à râler en cas de reconfinement strict.

Le titre «Non. Restez chez vous», choisi par nos confrères belges, doit en fin de compte être un guide de référence pour apprécier si son déplacement planifié est vraiment nécessaire.

David Marques