Le référendum grec a, comme prévu, provoqué un coup de tonnerre. Que ce soit la victoire du oui ou celle du non, le résultat du scrutin aurait, de toute façon, créé de fortes turbulences. Aujourd’hui, les dirigeants européens doivent trouver une solution pour sortir de ce «labyrinthe grec» comme l’a si bien dit, hier soir, le ministre italien des Affaires étrangères, Paolo Gentiloni. Dire que la présidence luxembourgeoise du Conseil européen avait été officiellement lancée, vendredi, sous un magnifique soleil!
Dire que tous les invités affichaient un large sourire, Jean-Claude Juncker le premier! Avec les résultats d’hier, quelques nuages de mauvais augure se sont invités dans le ciel européen. Les sourires de façade ont dû également bien vite disparaître des visages, hier soir, à la vue des résultats en provenance d’Athènes.
Les défis qui attendent les dirigeants européens sont aujourd’hui impressionnants… et encore plus nombreux qu’hier matin. Qui pourra réconcilier la Grèce avec l’Allemagne par exemple? Les premiers commentaires acides venant d’outre-Moselle n’ont pas tardé à arriver, hier soir, après ce non franc et massif de la population grecque. Espérons juste que nos amis allemands n’organiseront pas, à leur tour, un référendum «démocratique» pour demander à leur population si l’Allemagne, et plus généralement l’Europe, doit continuer à aider financièrement la Grèce. Vu les titres de la presse germanique, et notamment ceux d’un quotidien à grand tirage bien connu, il n’est pas sûr que nos voisins se mobilisent massivement pour demander que l’on continue d’épauler leurs «frères» européens du Sud.
Après la décision historique des Grecs, c’est un nouveau round de négociation qui commence aujourd’hui. Mais cette fois-ci, la pression n’est plus uniquement sur la Grèce : aux autres pays de la zone euro de prendre une décision! Les différences affichées entre les gouvernements des États membres devront être rapidement surmontées, car ceux qui veulent voir l’euro disparaître et retrouver des pays européens divisés et affaiblis sont nombreux, que ce soit à l’intérieur ou au-delà des frontières européennes.
Laurent Duraisin (lduraisin@lequotidien.lu)