D’habitude, les réveillons de nouvel an sont festifs, on lance fébrilement un compte à rebours en espérant que l’année à venir sera au moins aussi bonne que celle qui vient de se terminer. 2015 avait déjà déçu, le cru 2016 est une succession de mauvaises nouvelles, d’attentats, de morts, et encore de morts. Ces fêtes de fin d’année se sont transformées en une véritable nécrologie des célébrités, et même le Luxembourg s’y met avec le décès mercredi du père de Superjhemp, Roger Leiner, le superhéros luxembourgeois.
On pensait que les habitudes de consommation des réseaux sociaux allaient bouleverser les habitudes. Si le journal papier reste l’apanage pour les personnes âgées qui scrutent les pages nécrologie afin de prendre des nouvelles d’anciens voisins, finalement les réseaux sociaux font… la même chose. Bon, il ne s’agit peut-être pas de personnes que l’on connaissait personnellement, mais il ne s’est pas passé un jour dernièrement sans que les fils d’actualité soient nourris d’articles portant sur une célébrité décédée. Signe d’une hécatombe particulière à 2016 ou d’une génération entière d’artistes qui parlent aux internautes d’aujourd’hui ? Les raisons en sont d’autant plus complexes que les fêtes de fin d’année sont traditionnellement des périodes plus propices aux personnes âgées pour lâcher prise, mais il ne faut pas non plus oublier l’absence d’actualité autre pendant les fêtes. Sans attentat ni tsunami dans un pays touristique, les médias n’ont pas grand-chose à se mettre sous la dent.
Avec la multiplication des sources d’information et le flux continu qui doit alimenter les réseaux sociaux, certains morts qui seraient passés sous silence le restant de l’année font l’objet de moult discussions sur la Toile. Bref, pour mourir aussi il faut savoir choisir son moment. Mère Teresa, décédée quelques jours seulement après le raz-de-marée médiatique de l’accident mortel de Lady Di, en aura notamment fait les frais. Vivement que la nécrologie de 2016 finisse, il reste encore quelques artistes de talent pour survivre à 2017, avec un peu de chance.
Audrey Somnard