Les images de dévastation nous parviennent toujours depuis l’Ukraine où les fragiles cessez-le-feu se succèdent pour tenter d’évacuer les civils pris au piège des bombardements. Beaucoup mourront dans cette odyssée au milieu du chaos. Les bombes tombent et ne choisissent pas leurs victimes, comme essaient pourtant de nous faire croire le Kremlin et toute la clique entourant Vladimir Poutine. La «guerre propre» avancée à de multiples reprises dans les conflits qui ont émaillé la fin du XXe siècle et ce début de XXIe siècle n’existe pas. Elle n’existera jamais.
Nous ne sommes pas démunis face à ces images de violence et face au désarroi de cette population qui fuit son pays en guerre, laissant derrière elle un fils, un mari, bien décidés à se battre sur leur sol contre l’envahisseur russe. Beaucoup d’entre nous agissent déjà selon leurs moyens, selon leurs disponibilités. Le nombre de réfugiés a atteint la barre des 2 millions après 14 jours de conflit. Et ce chiffre ne va cesser d’augmenter au fil de l’offensive russe qui, même si elle semble ralentir, reste inexorable. Pour ces personnes déracinées ayant vécu le calvaire de l’exode, ayant subi les horreurs, au cœur de l’Europe, d’une agression d’un autre temps, les Européens sont là. L’immense élan de solidarité est à la hauteur de notre consternation.
L’épreuve commence et elle va durer. Il va falloir faire preuve de résilience car cette guerre a déjà un impact chez nous. Les décisions prises par les gouvernements européens pour punir Vladimir Poutine de son aventure guerrière ont des conséquences chez nous. Elles risquent d’empirer. Nos économies, déjà mises à rude épreuve à cause du covid, vont devoir encaisser le choc d’une importante crise énergétique. Les premières secousses sont inquiétantes, il suffisait de voir les files d’attente devant les stations-services hier soir. Mais il va y en avoir d’autres, assurément. Il ne faudra surtout pas céder. Céder à ceux qui veulent rendre les armes sans combattre. Céder à ceux qui veulent retrouver leur quiétude en faisant comme si rien ne se passait en Ukraine. Céder à ceux qui refusent de se tenir debout face à cette Russie qui a sombré dans la barbarie. Et pour ne rien céder, il va falloir se battre aussi.