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Navigation à vue

Le coronavirus n’a toujours pas livré tous ses secrets. Ces derniers mois, les chercheurs à travers la planète n’ont pas compté leurs heures pour tenter de mieux comprendre les caractéristiques de ce virus ayant plongé la Terre entière dans une crise sanitaire sans précédent.
Au départ, la navigation à vue, souvent mise en avant par la ministre de la Santé, Paulette Lenert, était donc tout à fait justifiée. Le confinement décrété à la mi-mars était incontournable. Aujourd’hui, il s’avère que certains secteurs d’activité auraient pu continuer à travailler. Mais il est toujours facile de juger après coup. Pendant la phase la plus aiguë de la crise, le gouvernement a été loué pour sa bonne gestion. Les couacs constatés ici ou là s’expliquaient par l’urgence dans laquelle il fallait agir.
Depuis le déconfinement, les montagnes russes dominent. La «deuxième vague» (ou s’agissait-il d’un simple rebond?) a bien été maîtrisée. Cela n’a pas empêché l’inscription du pays sur des listes rouges, malgré un nombre de décès limité et un taux d’occupation des lits d’hôpitaux fortement réduit.
Malgré cette pression internationale, la rentrée de septembre a pu être préparée avec sérénité. Malheureusement, la navigation à vue reste de mise. On pense en premier lieu à l’éducation. Les cas de quarantaine partielle d’enseignants ont défrayé la chronique alors qu’au départ cette mesure n’était prévue nulle part. Pour faire simple : l’intéressé peut se rendre à l’école et donner cours, mais il lui est strictement interdit d’aller se balader ou de faire ses courses. On peut facilement comprendre l’indignation et le sentiment d’insécurité suscités par cette situation ubuesque. Vendredi, le gouvernement a rectifié le tir.
Dans bon nombre d’autres domaines, la navigation à vue doit encore faire place à un travail de coordination plus poussé. Le pivot sera toujours le ministère de la Santé. Il devra davantage se lier à la Famille ou encore aux Sports pour éviter que les incohérences ne continuent de se multiplier.

David Marques