Mieux vaut tard…

Un nouveau départ pour le gouvernement, plombé par la crise sanitaire ? C’est la question que nous posions hier matin à quelques heures de la déclaration sur l’état de la Nation du Premier ministre, Xavier Bettel. Les attentes placées dans ce grand oral étaient mitigées. Trop souvent, les espoirs ont été douchés, aussi parce que cette déclaration phare de l’année politique se limite, par son nom même, à un état des lieux de la situation politique, sociale et économique du pays.

Les grandes annonces ou encore la fameuse « vision politique » tant réclamée par l’opposition ne font pas forcément partie de l’ADN de cet exercice annuel. Cela n’empêche pas que ce discours tenu par le chef du gouvernement peut permettre de relancer la machine. Et c’est bien cette voie que Xavier Bettel a décidé d’emprunter.

Une formule à succès, qui fait bien partie intégrante de l’ADN du Luxembourg, a été ressortie du chapeau. « Nous, Luxembourgeois, avons toujours été en mesure de nous relever plus forts d’une crise », est venu souligner le Premier ministre devant la Chambre. Le « modèle luxembourgeois », caractérisé par une solidarité exemplaire, a toujours constitué une des principales qualités du Grand-Duché.

Les inégalités sociales qui ne cessent de se creuser depuis des années, en raison principalement de la flambée infernale des prix du logement, font, par contre, que le navire battant le pavillon au lion rouge tangue.

Une longue liste de mesures pour inverser la vapeur a été présentée par le Premier ministre. La hausse de l’allocation de vie chère ou la revalorisation des allocations familiales vont devenir réalité dès le 1^er janvier. Une véritable épreuve de force attend toutefois le gouvernement avec la taxe sur la spéculation foncière. Il faudra frapper fort et vite. La même chose vaut pour la politique climatique. La création d’un bureau du citoyen vise à consolider l’effort collectif qui doit être produit par la société, mais ne doit pas devenir un frein supplémentaire.

Peut-on d’ores et déjà affirmer que le gouvernement tricolore a décidé de se remobiliser et d’honorer le dicton « mieux vaut tard que jamais »? Les annonces faites hier ne peuvent constituer qu’un début. Beaucoup de choses restent à prouver.

David Marques