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Mieux vaut prévenir…

L’appel lancé par le ministre de l’Énergie, Claude Turmes, peut interpeller. Alors que l’on se trouve en plein début d’été, il incite la population à économiser un maximum d’énergie.

Avec des températures extérieures dépassant largement les 20 °C, voire les 30 °C, les chauffages sont en hibernation. La consommation de gaz est bien plus importante dans l’industrie et dans les entreprises. Face à la nette réduction des livraisons de gaz russe vers l’Europe, l’appel du ministre déi gréng est toutefois justifié.

Le fait que le Luxembourg se trouve dans une position bien plus confortable que l’Allemagne ou certains pays de l’Est de l’Europe, très fortement dépendants de l’énergie fossile russe, ne change rien au besoin d’agir.

Il n’est pas faux que les quelque 86 700 ménages luxembourgeois se chauffant au gaz ne pèsent pas très lourdement dans la balance. Le Grand-Duché importe seulement une quantité réduite de gaz russe. Tout cela ne doit cependant pas constituer une excuse pour rester les bras croisés.

Chaque kilowattheure non consommé a un triple effet : les stocks peuvent être davantage remplis, augmentant la sécurité d’approvisionnement, la facture de gaz baisse pour les ménages et, ne l’oublions pas, la protection du climat est renforcée.

Claude Turmes estime que tout un chacun peut réduire sa consommation de 10 %, sans devoir grelotter à l’approche de l’hiver. Un exemple parmi d’autres : en baissant la température de sa chaudière d’un degré, il est possible de réduire de 6 % le besoin en énergie.

Plus compliqué (et onéreux) est le remplacement du chauffage au mazout ou au gaz par des alternatives plus durables. En dépit des aides financières, le gouvernement mise encore trop aveuglément sur cet aspect de l’assainissement énergétique.

Il est tout aussi important de souligner qu’il est très peu probable que les ménages soient privés de gaz en hiver prochain, même si la Russie ferme le robinet pour de bon. La solidarité européenne pourrait, par contre, faire diminuer les réserves de gaz britannique et norvégien arrivant via la Belgique au Luxembourg.

Comme si souvent, mieux vaut prévenir… que guérir. Au vu des incertitudes actuelles, le principe de précaution doit plus que jamais prévaloir.