Et vous ? Voyez-vous enfin la fameuse lumière au bout du tunnel ? Les allègements des restrictions sanitaires annoncés vendredi ouvrent la voie à un regain de normalité. Il ne s’agit cependant pas d’un grand saut. En fait, le Luxembourg revient au régime qui était d’application avant le double resserrage de vis (régime 2G, puis 2G+) de fin décembre.
Sans tarder, ces décisions ont suscité le débat. Les uns plaident pour une levée intégrale des restrictions, suivant le proverbe «mieux vaut tard que jamais». Les autres redoutent que la situation sanitaire reparte en vrille, se référant au proverbe «mieux vaut prévenir que guérir». Seuls les extrêmes semblent pouvoir faire l’unanimité parmi eux. Un confinement total freine la propagation du virus, mais pèse sur l’ensemble de la population. Une ouverture intégrale réjouit tout le monde, mais paraît encore un brin trop risqué. Certes, près de 91 % des plus vulnérables (plus de 60 ans) sont vaccinés. Les 18 000 personnes de cette catégorie d’âge qui ne sont pas encore immunisées sont toutefois largement suffisantes pour surcharger le système de santé.
Il faut aussi s’interroger sur le signal envoyé par le gouvernement. La pression sur les non-vaccinés descend d’un cran. Une importante part de la responsabilité sanitaire est aussi repoussée sur les épaules des personnes invitées à se tester elles-mêmes pour éviter la quarantaine ou pour quitter l’isolement. Un nouveau défi de société attend donc le Grand-Duché. Il s’agira peut-être de la dernière épreuve à surmonter avant un «Freedom Day».
La sortie de la pandémie ne se jouera cependant pas au Luxembourg. Pour éviter tout contrecoup majeur – provoqué par un nouveau variant du covid plus virulent qu’Omicron – une condition cruciale devra être respectée. Il s’agit moins de l’obligation vaccinale que d’une répartition plus équitable du vaccin à travers la planète. L’absence d’immunisation mondiale laisse le champ libre aux mutations du virus. Dans cet ordre d’idées, peu importe que les pays riches optent pour une stratégie estampillée «mieux vaut tard que jamais» ou «mieux vaut prévenir que guérir». Les deux concepts doivent aller main dans la main pour sortir du tunnel dans lequel le covid a engagé l’humanité il y a deux ans déjà.