Accueil | Editoriaux | Métal hurlant

Métal hurlant

Elles sont là et de plus en plus présentes sur nos routes et autoroutes. Ceux qui sont partis en vacances ont pu constater qu’elles commençaient à prendre un peu plus de place sur les aires de repos, dans leurs espaces réservés, surmontées, généralement, de panneaux solaires.

Les voitures électriques continuent de grignoter des parts de marché un peu partout en Europe et les longs trajets ne font plus peur à leurs conducteurs. Elles s’installent paisiblement dans le paysage et risquent d’être encore plus nombreuses si l’Union européenne maintient l’interdiction de vente de voitures neuves équipées de moteurs thermiques à partir de 2035.

Nous voilà donc toujours lancés dans cette révolution de la mobilité électrique. De quoi se réjouir pour le climat? Oui, assurément… même s’il est un peu tard. Mais cela pose encore quelques questions. Car l’envie de protéger la planète et de transformer notre modèle de consommation (vis-à-vis des énergies fossiles par exemple) n’est pas à un paradoxe près.

L’Europe est dépendante de pays étrangers pour s’alimenter en pétrole ou en gaz. C’est peu de le dire. Est-ce qu’avec les voitures électriques, nous serons libérés de ces chaînes? Pas sûr. Nous changerons juste de dépendance. Il faut bien trouver les métaux rares nécessaires à fabriquer les batteries, les combustibles pour faire tourner les centrales électriques.

C’est un jeu d’équilibre qui nous attend. Car fabriquer des équipements à l’autre bout de la planète, voire toute la voiture, et ensuite faire venir le tout chez nous, n’est pas très écologiquement responsable. Alors, est-on prêt à franchir le pas en extrayant en Europe ces fameux métaux rares, en les utilisant dans nos propres usines de batteries qui alimenteront nos usines automobiles?

Sur le papier, c’est beau, mais rien n’est simple. Il suffit de voir les tensions qui sont apparues avec la population alors qu’une mine de lithium doit voir le jour en Serbie. L’inquiétude est grande pour la faune et la flore.

Ce type de manifestations se poursuivra aux quatre coins du continent. Car de nombreux projets de mine existent pour alimenter cette transition énergétique. Mais sommes-nous disposés à sacrifier une part de la nature pour la sauver?