Lundi après-midi, le débat autour du règlement communal sur la mendicité a été très animé à l’hôtel de ville de Luxembourg. Sans surprise. En cette période préélectorale, les représentants des différents partis autour de la table ont déployé leurs arguments, montré leurs différences, pointé du doigt l’irresponsabilité du camp adverse. Le gouffre s’est logiquement encore un peu plus creusé entre la coalition DP-CSV à la tête de la capitale et ses adversaires socialistes, écologistes et déi Lénk très remontés contre un choix bien excessif selon eux. Le règlement a été voté. Mais l’histoire ne s’arrêtera pas là.
Dans un peu plus de deux mois maintenant, les électeurs de la capitale auront aussi leur mot à dire et trancheront à leur manière ce débat clivant autour de cette pauvreté visible dans les rues de la capitale. Une pauvreté qui, semble-t-il, provoque des nuisances. Ils pourront aussi choisir s’ils veulent voir ces mendiants (en bande organisée, trop agressifs ou trop gênants pour la quiétude des passants) être expulsés de la Ville-Haute ou du quartier Gare… Oui, les électeurs trancheront. En leur âme et conscience. Les partis se sont positionnés. À vous de choisir qui est le parti populiste, qui est celui qui vient mendier des voix.
Le débat autour de la mendicité n’est que le reflet d’une problématique plus large. La Ville de Luxembourg expose ces phénomènes depuis longtemps maintenant et veut prendre des mesures, qui peuvent être considérées comme radicales, pour faire enfin bouger les lignes aussi au niveau de l’État, et plus particulièrement au ministère de la Sécurité intérieure. Car les polémiques semblent se suivre et se ressembler quand il faut parler de sécurité et de maintien de l’ordre dans les rues de la Ville.
Les échanges ont été vigoureux il y a quelques mois autour de la situation du quartier Gare. La mise en place d’un gardiennage privé avec maîtres-chiens a fait couler beaucoup d’encre. Un incident avec un homme agité qui avait été mordu par l’animal d’un vigile encore plus. Les autorités communales paraissent vouloir plus que ce que peut offrir l’État et tentent alors de s’émanciper en jetant à chaque fois un pavé dans la mare. Mais est-ce que cela a résolu les problèmes durablement ?
Oûtre la question sociale, c’est-à-dire les moyens de contrer la pauvreté et les inégalités sociales, qui exigerait à mon avis beaucoup plus de logements sociaux, se pose la question du droit: Où en est-on, en 2023, que chaque commune peut imposer sa propre perception de l’ordre public?
L’envie d’un peu de sécurité, c’est bien beau, mais c’est un problème d’ordre législatif, qui mérite débat au niveau national!