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Meisch sur la défensive

Claude Meisch n’a jamais été en odeur de sainteté dans l’Éducation nationale depuis son arrivée fin 2013 à la tête du ministère. Il suffit de rappeler la fronde des enseignants ayant failli aboutir à une grève. Les points de friction n’ont pas diminué depuis le début de son deuxième mandat, placé sous le signe du dialogue. À écouter les syndicats d’enseignants, c’est bien plus un dialogue de sourds qui s’est développé au fil des derniers mois.

La crise sanitaire constitue un nouveau tournant. Même si on ne peut pas généraliser les critiques émanant du camp syndical, une tension est indéniable. L’indignation était importante en novembre dernier lorsque les principaux intéressés ont découvert qu’un projet de loi devait ouvrir à des candidats du secteur privé des postes de direction dans les lycées spécialisés du pays. Il est vrai que le texte est quasiment passé inaperçu. Ni les députés de l’opposition ni les syndicats d’enseignants n’ont fait beaucoup de bruit depuis le dépôt du projet avant les vacances d’été.

Le mal était pourtant fait. Le déconfinement des écoles et le concept sanitaire visant à garder ouverts les établissements ont également donné lieu à de sévères critiques. Il ne faut toutefois pas oublier que malgré des manquements, le Luxembourg a jusqu’à présent – exception faite de la première semaine de janvier – réussi à maintenir les cours en présentiel. L’importance pour les élèves de pouvoir continuer à fréquenter l’école n’est plus à démontrer. Cet acquis est toutefois dilué par le virulent bras de fer qui se poursuit sur le terrain.

Aujourd’hui, Claude Meisch semble avoir changé son fusil d’épaule. L’accord conclu mardi avec la CGFP sur la non-privatisation des écoles en témoigne. Le ministre communique aussi plus ouvertement sur les infections au Covid détectées dans les écoles. Le principe de précaution fait que des établissements sont plus rapidement placés en quarantaine.

Même si ce changement d’attitude peut paraître opportuniste, il est en fin de compte important que l’école et ses acteurs se mettent à tirer dans la même direction. L’intérêt des enfants doit en effet primer sur tout autre intérêt personnel.

David Marques