Mauvaise saison

Une tempête après l’autre. Ciaran a été suivi de Domingos ce week-end. Les vents ont balayé l’ouest de l’Europe. De l’Atlantique à la mer du Nord et jusqu’en Italie. Les tempêtes hivernales ne sont évidemment pas rares en novembre.

Mais, comme à chaque fois, c’est leur intensité qui inquiète les autorités et les services de secours. Nous voici donc maintenant les yeux rivés sur les bulletins météo et l’angoisse monte d’un cran quand une forte dépression en provenance de l’océan est annoncée. En été, nous guettons les périodes de canicule. En hiver, nous voici maintenant à surveiller de près les tempêtes qui se forment à des milliers de kilomètres des côtes européennes. Et insidieusement, c’est une nouvelle façon de vivre qui se met en place.

Les phénomènes climatiques exceptionnels semblent être devenus la norme et on craint de plus en plus la mégatempête qui risque de mettre à genoux un pays tout entier. Nos voisins français se souviennent tous du choc de la fin de l’année 1999. Une double tempête avait balayé d’abord le nord puis le sud du pays. Mais c’est toute l’Europe qui avait été victime de Lothar et Martin. Au-delà des énormes dégâts matériels, les intempéries avaient fait près de 140 morts sur le continent. D’où l’angoisse quand Ciaran est arrivé, accompagné de Domingos.

Nous voilà devenus vulnérables, malgré les avancées technologiques qui nous accompagnent depuis des décennies. Notre mode de vie n’arrive plus à éponger les colères de Dame Nature et nous sommes désormais à sa merci.

Littoral grignoté, inondations catastrophiques récurrentes dans des zones fortement peuplées, dégâts coûteux chez les particuliers et sur des sites industriels, récoltes dévastées… ces différents épisodes violents nous rappellent notre fragilité. Ils ne devraient pas être de plus en plus nombreux à l’avenir, mais de plus en plus violents au gré du réchauffement climatique.

Ceux qui doutent encore devraient s’acheter une maison sur la côte Atlantique pour être aux premières loges des changements qui s’annoncent. L’hiver est en vue et nous voici déjà bousculés par deux tempêtes. Ce ne seront que les premières d’une longue série.