La semaine s’annonce chaude pour le gouvernement français et le président Macron. Aujourd’hui, la grève «perlée» à la SNCF se poursuivra alors que les négociations avec les syndicats de cheminots sont au point mort.
Dans les universités, la colère monte toujours concernant la réforme à l’accès à l’enseignement supérieur : des facs sont bloquées et occupées alors que la période des examens approche causant de vives tensions entre étudiants grévistes et non-grévistes. À Notre-Dame-des-Landes, les zadistes qui ont décidé de rester sur «leurs» terres sauvées des pelleteuses – le site devait accueillir un aéroport avant que le gouvernement actuel n’y renonce – attendent l’assaut des forces de l’ordre prévu cette semaine. L’État leur avait permis de rester à condition de régulariser leur situation en déclarant par exemple de nouveaux projets agricoles individuels. La quasi-totalité des 250 zadistes ne l’a pas fait et risque donc d’être délogée par les 2 500 gendarmes mobiles entourant la zone. Dix gendarmes pour un zadiste… oui, ça fait beaucoup.
L’enthousiasme qui prévalait au début de la présidence Macron se heurte aujourd’hui à de nombreux écueils. Ils étaient évidemment prévisibles, mais est-ce que le président Macron et son Premier ministre, Édouard Philippe, vont pouvoir les contourner ? Ou vont-ils laisser des plumes dans les affrontements qui s’annoncent ? Et ces batailles n’étant que les premières, l’élan réformateur du macronisme risque bien de s’engluer dans ces bras de fer au long cours.
Sans juger de la pertinence des différentes réformes qui ont été annoncées lors de la campagne et lancées rapidement, le moment reste délicat pour le président «jupitérien». Attendu pour donner un nouveau dynamisme à l’Europe par ses voisins, le match qu’il joue à domicile est crucial : en cas de reculade(s) ou de défaite, il risque de ternir son image de rassembleur et de président réformateur. Il n’y a donc pas que les Français qui observent actuellement ses faits et gestes. S’il est fragilisé, sa lune de miel avec les dirigeants du continent risque bien de se terminer. Gare alors à l’inertie…
Laurent Duraisin