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Macron consulté sur ses revers ?

Alors que le Premier ministre, Xavier Bettel, accueille aujourd’hui au Grand-Duché le président de la République française, Emmanuel Macron, ce dernier apparaît comme plus affaibli et impopulaire que jamais.
Les deux derniers mois qu’il vient de vivre resteront en effet dans les annales comme les plus catastrophiques depuis le début de son mandat, car entre l’affaire Benalla, le projet de réforme constitutionnelle qui pourrait finalement ne jamais voir le jour, la confusion entourant le prélèvement de l’impôt à la source et les toutes récentes démissions-surprises des ministres de la Transition écologique et solidaire, Nicolas Hulot, et des Sports, Laura Flessel, Emmanuel Macron est «en marche» sur des charbons ardents.
En baisse dans les sondages, sa cote de popularité dans l’opinion publique française a sérieusement été égratignée durant l’été, tandis que l’opposition politique montre de plus en plus les crocs, en sortant de sa relative léthargie estivale.
Cet après-midi, à la Philharmonie, dans le cadre d’une consultation citoyenne, le président français tentera de ne rien laisser paraître, en faisant bonne figure, coûte que coûte. D’autant plus que cette consultation citoyenne a pour objet de débattre avec les citoyens de leur perception de l’Union européenne et de leurs attentes envers elle, mais certainement pas de politique intérieure française, ce thème ne figurant pas au programme des échanges.
Cela étant, politiques européenne et nationale sont indéniablement liées et étroitement imbriquées les unes dans les autres, et de surcroît, qui dit «consultation», dit «action de consulter quelqu’un, de lui demander son avis», d’après la définition du Larousse. Alors, quel sera le trouble-fête qui aura l’audace d’interroger monsieur Macron, ou plutôt le citoyen qui utilisera de manière légitime son droit d’obtenir une réponse voire un commentaire, aussi laconique soit-il, sur une question de politique intérieure française, qui pourrait bien influer, à terme, sur la stabilité de l’UE?

Claude Damiani