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Luxembourg-Zaporijjia

Le Grand-Duché a célébré hier sa journée de la Commémoration nationale. Comme le souligne le gouvernement dans une proclamation, cet hommage «a tragiquement gagné en actualité» en raison de la guerre que mène la Russie contre l’Ukraine.

«La liberté, la démocratie et la paix sont les fondements de notre société pour lesquels il vaut la peine de s’engager. C’est pourquoi le Luxembourg s’est montré solidaire envers l’Ukraine et envers le peuple ukrainien», poursuit l’écrit officiel.

Cette solidarité envers l’Ukraine ne fait plus l’unanimité en Europe, du moins dans le camp de l’extrême droite. Hier soir encore, le président de l’AfD a clamé que le bon score réalisé aux élections régionales en Basse-Saxe était dû au positionnement de son parti contre la politique de sanctions menée contre la Russie.

Les responsables du parti plaident sans détour pour un rapprochement avec Vladimir Poutine en estimant que l’Allemagne ne peut se passer du gaz russe. Le discours est très semblable dans les rangs de l’ADR au Luxembourg.

Les attentes placées dans les sanctions étaient importantes. D’aucuns espéraient que cette riposte permettrait de rapidement mettre fin à la guerre. Début septembre, le ministre des Affaires étrangères, Jean Asselborn, a – sur le tard – admis que l’intention n’a jamais été de faire plier l’économie russe.

«L’objectif demeure de priver Poutine de moyens pour financer la guerre et le forcer à se mettre à la table des négociations», martelait le chef de la diplomatie luxembourgeoise, en ajoutant que «nous devons maintenir la pression. L’UE ne peut pas cracher sur ses valeurs en se pliant à un autocrate.»

Et cet autocrate se trouve sur la défensive, comme le démontrent, tragiquement, les nouvelles frappes menées hier contre des immeubles d’habitation de Zaporijjia, ville du sud de l’Ukraine, qui ont fait entre 12 et 17 morts, trois jours après de précédents bombardements qui y avaient tué 17 personnes.

Cette frappe russe «a détruit des appartements privés, où des gens vivaient, dormaient sans attaquer personne», précise le président ukrainien, Volodymyr Zelensky, traitant les soldats russes de «sauvages».

Au lieu de se lamenter, nous tous qui vivons en paix devons plus que jamais nous montrer solidaires avec l’Ukraine.