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Luxembourg : télétravail VS cités dortoirs

Le télétravail s’est démocratisé avec la crise. Même si la situation fait exception et ne doit pas durer, certains travailleurs n’ont pas tardé à en constater les bénéfices et souhaiteraient pouvoir continuer ainsi par la suite. Les bouchons, les longs trajets et les trains en retard ne sont plus qu’un vague souvenir, tout comme un certain stress. On retrouve du temps pour soi et les siens. On reprend une activité et la qualité du travail fourni n’en est pas moins bonne. On fait même des économies d’essence, d’émissions de CO2, de nourriture… Des études en attestent.

Oui, mais voilà, les commerces des centres-villes et des quartiers d’affaires se plaignent de ne pas remonter la pente sans un retour aux modes de consommation d’avant la crise, soit sans les télétravailleurs. Qui pour remplir les immeubles construits dans et autour des villes pour accueillir des surfaces de bureaux avec des surfaces commerciales à leur pied? Qui pour justifier des dérives de la centralisation ? Récemment, un reportage m’a conduit dans mon village natal dans le sud du pays, quitté il y a plus de 20 ans. À l’époque, il y avait deux boulangeries, une boucherie, une épicerie, une librairie, des cafés. Aujourd’hui, alors que ses prés sont couverts de cités à logements à bon marché, il n’y a plus un seul commerce et les rues sont désertes. Forcément, on n’achète plus de pain et de charcuterie pour se faire un casse-croute, on en achète un tout fait ou, mieux, on avale un plat du jour réchauffé au micro-ondes à deux pas de son lieu de travail. Et si, permettez-moi de rêver, doucement une transition s’opérait grâce au télétravail? Les commerçants des villes qui se plaignent des loyers exorbitants, pourraient se rapprocher de leur clientèle des champs et ramener de la vie dans le village qui ne serait plus seulement dortoir. Le temps perdu sur la route servirait à aller saluer son épicier, à recréer du lien social. Le Conseil économique et social travaille sur la question du télétravail de demain. Ses conclusions seront présentées prochainement.

Sophie Kieffer

Un commentaire

  1. Le télétravail n’a que des points positifs pour le Luxembourg et la Suisse, s’il est démocratisé à raison de deux jours par semaine : fini ces abus de marchés, des logements à proximité du travail atteignant le million pour un ridicule appartement, des loyers représentant parfois 60% du salaire, des grèves des transports en commun nous prenant en otage, des autoroutes laissées volontairement à l’abondon pour créer des bouchons représentant 3h de trajet minimum aller-retour sur 30 KM VDM sans compter la pollution, bien entendu ne surtout pas les rendre fluides depuis 20 ans, sinon le prix des logements à côté de son travail baisserait, -30% sur 1.2 millions ça pique !
    Des restaurateurs et nourriture de supermarché de mauvaise qualité, néfaste pour la santé, vendu à prix d’OR, etc… des situations de monopoles, ou l’on prend le salarié pour une vache à lait, en l’empoisonnant par des loyers chers, des aliments cancérigènes, augmentant son stress (donc baisse des années de vie) et en en réduisant sa qualité de vie, etc etc etc… et on devrait avoir de la peine pour ça ? Ils n’auront que ce qu’ils méritent, le monde évolue, les monopoles, ou les prises d’otages » seront finis.

    Par contre revenir quelques jours, nous pousseront et nous donneront les moyens d’aller au restaurant un peu plus cher pour consommer de la bonne nourriture grâce au gain de temps, de pollution et d’argent du télétravail.

    Place au changement !