L’étude PISA présentée mardi par le ministère de l’Éducation nationale ne prend pas en compte l’impact des dernières réformes et nouveautés de la politique menée par ce gouvernement depuis l’arrivée de Claude Meisch aux affaires éducatives. La diversification de l’offre scolaire qu’il a entrepris de développer répondait à une urgence absolue pour des élèves démunis face à un système luxembourgeois qui donne la priorité aux langues, tout en étant exigeant dans les autres matières enseignées. Les problèmes surviennent déjà au fondamental avec l’alphabétisation en allemand qui, pour beaucoup, représente une difficulté comme peut l’être l’apprentissage du français, plus tard, pour d’autres élèves. Il s’agit dès lors de permettre à toute la population scolaire aux origines si diverses de trouver l’enseignement qui lui sied le mieux.
L’étude PISA ne fait qu’encourager le gouvernement à poursuivre dans sa politique qui consiste à étendre l’offre scolaire.
Si très peu d’élèves de 15 ans se retrouvent aujourd’hui dans les écoles internationales qui viennent à peine de naître, une très petite population du lycée Michel-Lucius en classe internationale a participé à l’étude PISA et elle a obtenu de meilleurs résultats que la moyenne. Il n’en fallait pas davantage pour rassurer le ministère qui entend poursuivre sur cette voie. Les écoles internationales publiques sont d’ailleurs prises d’assaut. Il faudra encore quelques années avant d’évaluer l’impact qu’elles auront sur la prochaine étude PISA et le Luxembourg fait bien de passer son tour pour attendre que sa politique se mette en place et porte ses fruits.
Le Luxembourg ne participera pas à la prochaine étude dans trois ans mais dans six ans seulement pour permettre, dit-il, de poser un regard plus nuancé sur l’évolution réelle des compétences et d’identifier les leviers susceptibles d’améliorer la qualité scolaire. Cette fois, les résultats devraient évoluer. Il faut l’espérer.
Après une grande continuité au niveau des résultats, des analyses et des défis, il est temps d’avoir une continuité au niveau des mesures qui ont été prises. Le gouvernement s’accorde une pause PISA pour se concentrer sur les défis.
Geneviève Montaigu