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Luxair : ailes brûlées

Homme de confiance du ministre François Bausch, le nouveau directeur général de Luxair, Gilles Feith, n’a pas tardé à se brûler les ailes. «Aujourd’hui, nous savons pourquoi nous avons eu un changement à la direction générale. L’heure est au démantèlement social», clamait jeudi matin Paul De Araujo, secrétaire syndical du LCGB.
La décision du nouveau pilote en chef de s’attaquer, sans aucune concertation préalable, aux carrières, aux salaires, aux congés, aux primes et même aux cadeaux d’ancienneté a sérieusement endommagé le capital confiance de Gilles Feith. Le classement de salariés dans la catégorie des employés «à faible performance» («low performers») est une «insulte» aux yeux du camp syndical.
Le premier échange majeur entre direction, syndicats et gouvernement, à la mi-juillet, s’était pourtant soldé par un échange qualifié de constructif. Le ton a rapidement changé. «Dès la première réunion du 20 août, un plan de démantèlement social honteux» leur a été soumis, fustigent OGBL et LCGB.
Il aura fallu la médiation du ministre François Bausch pour éviter le clash social. Jeudi, à l’issue de la deuxième tripartite aviation, le directeur général de Luxair s’est montré plus conciliant. Une «garantie de l’emploi» a même été évoquée. Cette coquille reste toutefois encore à remplir de vie. Quel sera le résultat des négociations qui vont se dérouler dans les semaines à venir ?
Les syndicats ont conscience qu’il sera compliqué de maintenir tous leurs acquis. Le modèle luxembourgeois est toutefois doté d’un arsenal social bien fourni. Cellule de reclassement, préretraite mais aussi départs volontaires doivent être les pistes sur lesquelles patronat et syndicat doivent travailler.
Le sauvetage d’un maximum d’emplois ne pourra toutefois être qu’une première étape. Après avoir assumé sa responsabilité sociale, Luxair devra aussi assumer sa responsabilité écologique.

David Marques