Les élections communales du 8 octobre ont laissé des traces. Même si avant ce scrutin local, les ténors des grands partis n’ont cessé de répéter que les résultats sortis des urnes n’auraient aucune valeur en vue des élections législatives de 2018, la situation a fortement évolué lors de ces deux dernières semaines.
Le CSV, renforcé à travers l’ensemble du pays, continue de se voir pousser des ailes. On voit difficilement aujourd’hui comment le DP, le LSAP et déi gréng, qui forment le gouvernement, pourraient encore inverser la tendance dans les douze mois à venir. Leur bilan chiffré honorable risque de ne pas être apprécié à sa juste valeur par une large partie des électeurs, toujours vexés par la mise à l’écart du Parti chrétien-social de Jean-Claude Juncker à la suite des élections anticipées de 2013.
Cette conclusion semble aussi avoir été tirée dans les centrales du DP et de déi gréng. Avec un LSAP qui reste en chute libre, les libéraux et les verts préparent activement le terrain pour rester au pouvoir, non plus aux côtés des socialistes, mais bien en tant que partenaires de coalition d’un CSV emmené par Claude Wiseler. L’instruction donnée par les dirigeants de déi gréng de conclure une coalition avec le CSV à Esch-sur-Alzette (lire notre édition de samedi) n’est qu’un indicateur parmi d’autres de l’opération de charme lancée en direction du camp chrétien-social. Du côté du DP, Lydie Polfer n’a pas trop hésité à écarter déi gréng pour s’unir avec le CSV à Luxembourg.
Le LSAP se retrouve lui bien seul pour l’instant. Malgré l’offensive, également verbale, annoncée par le vice-Premier ministre, Étienne Schneider, une présence des socialistes dans un prochain gouvernement semble assez improbable pour l’instant.
En début d’année, le scénario était cependant encore tout autre. Les trois partis formant le gouvernement affichaient souvent leur détermination à poursuivre l’aventure commune au-delà de 2018. À ce moment, le CSV semblait isolé. Depuis plusieurs semaines, les choses ont bien changé.
David Marques