Que ce fut long et laborieux. Le marathon des discussions, négociations, tractations… aura duré quatre jours (plus de 90 heures). Et finalement, les 27 membres de l’Union européenne sont parvenus mardi au petit matin à un accord sur le plan de relance postcoronavirus.
Ce plan d’un montant de 750 milliards d’euros, composé de 390 milliards d’euros de subventions destinés essentiellement aux pays européens les plus touchés par la crise sanitaire et de 360 milliards d’euros de prêts disponibles en fonction des besoins, est inédit. Dans son montant, mais surtout dans son principe, qui instaure une forme de solidarité financière entre les États.
«Accord historique», «étape majeure»… les réactions se sont enchaînées tout au long de la journée d’hier. Le sentiment de satisfaction se comprend, puisque au début de ce sommet marathon l’optimisme ne faisait pas l’unanimité. Mais cet accord a un prix. Les «frugaux» (Pays-Bas, Autriche, Danemark, Suède et Finlande) ont obtenu des concessions comme une réduction du montant des subventions (500 milliards d’euros étaient prévus dans la proposition de la Commission européenne) au profit des prêts remboursables, ainsi que le maintien de substantiels rabais sur leur contribution au budget de l’UE. Des rabais qui ont des répercussions sur le budget pluriannuel, comme le soulignent certains eurodéputés luxembourgeois.
Bref, cet accord entre les 27 est loin d’être parfait pour tout le monde. Mais il a été paraphé par les 27. On pouvait en douter au vu des relations entre les membres de l’UE ces derniers mois. Et si les 27 n’avaient pas réussi à s’entendre au cours de ce week-end marathon, l’Union européenne aurait pu voler en éclats, tout du moins battre encore plus de l’aile. Aujourd’hui, les 27 ont reconnu leur interdépendance et la nécessité de l’Union européenne. L’union est préservée. Et finalement, l’accord de mardi pourrait (peut-être) symboliser un nouveau départ.
Guillaume Chassaing