Le président américain, Donald Trump, est sur les routes du pays pour tenir meeting et caresser dans le sens du poil son électorat.
Comme nous l’évoquions déjà dans ces colonnes, les élections de mi-mandat auront lieu à la rentrée et il faut mobiliser les troupes alors que l’ombre des affaires russes et à connotations sexuelles (entre autres) planent sur la Maison-Blanche. Cette fois-ci, Donald Trump a fait étape à Kansas City.
Et il a notamment évoqué à son auditoire l’Union européenne et les tarifs douaniers. Il a pour une fois fait une déclaration qui peut passer pour un compliment… du moins pour nous, habitants du Vieux Continent. «Ils ont l’air gentils, mais ils sont durs», a lancé le locataire de la Maison-Blanche en parlant de l’UE.
Oui, l’Union européenne est dure car elle est (encore) unie. Et cela change tout. Les manœuvres de Donald Trump, lors de sa récente visite à Londres, pour marchander les accords commerciaux avec Theresa May en plein Brexit sont là pour le démontrer.
La désunion sur le Vieux Continent est un risque : dès qu’un pays semble esseulé, les grandes puissances économiques, ici les États-Unis en l’occurrence, souhaitent n’en faire qu’une bouchée.
Notre continent est actuellement bousculé par une crise populiste qui fait des ravages. Tout le monde pense qu’il est plus beau que son voisin, qu’il peut s’en sortir sans lui, qu’il peut donner des leçons au monde entier, qu’il peut affronter les mille périls du commerce international sans craindre une égratignure.
Une triste illusion qui attire malheureusement de nombreux électeurs. L’Union européenne avec son demi-milliard d’habitants et sa puissance économique sait se défendre. Semez les graines de la zizanie, provoquez la désunion et, dans quelques années, les pays européens se feront marcher dessus les uns après les autres.
Après sa visite dans le Kansas mardi, Donald Trump doit rencontrer ce mercredi à Washington le président de la Commission, Jean-Claude Juncker, un dirigeant venu d’un pays européen qui a su, dès le début, que cette union faisait la force. Prêt à être dur Jean-Claude Juncker?
Laurent Duraisin