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L’UE risque de chavirer

Une partie de l’avenir de l’Union européenne se joue aujourd’hui à Strasbourg. Il reviendra en effet aux eurodéputés d’accorder ou non leur feu vert à la candidature d’Ursula von der Leyen pour prendre la tête de la Commission européenne. Quel que soit le résultat, l’Europe aura une nouvelle fois perdu en crédibilité vu les conditions très obscures qui entourent la nomination de la ministre allemande.

Malgré cet enjeu de taille, un rendez-vous bien plus important est prévu pour demain soir à Helsinki. Un des plus grands torts de l’UE est de toujours agir dans l’urgence. Et c’est précisément une nouvelle « réunion d’urgence » qui s’annonce pour mettre un terme aux bras de fer diplomatiques qui surviennent désormais après chaque sauvetage de migrants en Méditerranée. Paris et Berlin ont lancé l’initiative avec comme objectif de poser les jalons d’une « coalition de bonnes volontés », c’est-à-dire des pays prêts à accueillir jusqu’à la fin de l’année les migrants secourus en pleine mer.

Ici il ne s’agit pas seulement de crédibilité, mais bien de vies humaines qui sont quotidiennement en danger, que ce soit sur des bateaux de fortune ou dans les camps en Libye, dans lesquels les migrants sont maltraités et violés. L’Union européenne, et plus particulièrement les gouvernements des pays membres, doit urgemment fermer ces camps et s’accorder sur une solution plus bienveillante. Mais ici on touche au deuxième tort majeur de l’Union désunie : le manque criant de solidarité.

Si demain soir des pays comme l’Allemagne, la France, le Portugal ou le Luxembourg se disent prêts à accueillir les migrants secourus en Méditerranée, certains pays de l’Est, mais aussi l’Italie, vont se sentir confirmés dans leur position de blocage. Un accord à plus long terme, basé au moins sur la solidarité financière, est cependant plus que jamais nécessaire. Car après les réfugiés de guerre, le Vieux Continent devra à terme faire face aux réfugiés climatiques. Sans réaction adéquate, l’UE va finir par chavirer, comme les embarcations de fortune des migrants…
David Marques

Un commentaire

  1. Une fois de plus un éditorial à la con qui étonne de la part du Qotidien ! Pourquoi tant de mauvaise foi ?