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L’ouverture d’esprit s’impose

L’école luxembourgeoise se trouve en pleine mutation. Deux ans et demi après son arrivée au ministère de l’Éducation nationale, Claude Meisch a pu lancer pour cette rentrée scolaire 2016/2017 toute une série de réformes sur le terrain.

La première moitié de la législature sur le plan de la politique d’éducation aura été marquée par de nombreuses querelles à rallonge, parfois inutiles. En cause, une communication hasardeuse d’un ministre trop pressé d’appliquer le programme gouvernemental et des syndicats d’enseignants qui, à l’image de la fonction publique dans son ensemble, crient à chaque fois au scandale lorsqu’ils sentent leur statut et surtout leurs indemnités menacés. L’OCDE a rappelé jeudi qu’un enseignant du secondaire peut gagner jusqu’à 87 180 euros par an, soit 7 265 euros par mois. Un record.

Notre intention n’est néanmoins pas de relancer le débat sur les fonctionnaires surpayés. Ceux qui dans le corps enseignant exécutent avec l’engagement nécessaire leur mission méritent certainement une rémunération correcte. Ceci est d’autant plus vrai lorsqu’on entend les échos du terrain. La population scolaire disparate du Luxembourg constitue un énorme défi. S’y ajoute le fait que la jeune génération manque de plus en plus de l’éducation qui devrait être dispensée à la maison et qui doit véhiculer des valeurs comme le respect mutuel ou la solidarité.

Tout cela ne doit cependant pas empêcher une certaine ouverture d’esprit, de la part tant des enseignants que des parents et des élèves. Les récents résultats de l’OCDE le démontrent : les réformes lancées par Claude Meisch sont plus que jamais nécessaires. Le système éducatif luxembourgeois, un des mieux dotés financièrement au monde, connaît un mauvais rendement. Le taux de diplômés de l’enseignement secondaire ne s’élève ainsi qu’à 74%, contre une moyenne de 85% au niveau des pays de l’OCDE. Une solide éducation et à la clé un solide diplôme sont indispensables pour permettre aux jeunes d’aujourd’hui de prendre la relève dans la société de demain.

David Marques (dmarques@lequotidien.lu)