Après les tergiversations, les hésitations, les critiques, Berlin a enfin donné son feu vert pour permettre la livraison aux forces ukrainiennes de ses chars Leopard 2 possédés par de nombreuses armées européennes. Des chars lourds qui doivent rétablir l’équilibre des forces entre Moscou et Kiev englués dans des combats sanglants sur une ligne de front gelée. Dans la foulée, le président Biden a annoncé l’envoi de chars Abrams tout aussi puissants. Une nouvelle phase du conflit se dessine.
Mais, l’envoi de ces chars lourds n’est pas anodin. Il est loin le temps où les pays occidentaux livraient timidement des munitions ou quelques blindés légers aux forces ukrainiennes. Maintenant, certaines nations européennes parlent même de livrer des avions de combat F-16 à Kiev pour que le pays puisse continuer à se défendre. Moscou avait parié sur une usure des alliés au peuple ukrainien. Il a encore fait une grossière erreur de calcul! Et le pouvoir russe a beau pousser des cris, menacer et gesticuler, les armes livrées à leur ennemi sont de plus en plus sophistiquées et létales.
La guerre en Ukraine a commencé il y a presque un an maintenant. Les pays européens et les États-Unis affichent toujours une forte détermination pour tenir tête aux velléités du maître du Kremlin. L’Ukraine est devenue le lieu d’affrontement des deux blocs et personne ne veut baisser ne serait-ce qu’un instant la garde. L’envoi de chars lourds va permettre de poursuivre cette guerre de position avec, au milieu de ce champ de ruines, des populations civiles qui souffrent le martyre depuis maintenant onze mois. Que faire d’autre? Si l’Ouest abandonne l’Ukraine, quel pays démocratique sera le prochain à subir le malheur d’une invasion russe et son cortège de référendums bidons pour annexer les territoires conquis? Si la Russie décide de stopper son «opération spéciale» qui a déjà fait des dizaines de milliers de morts, quel avenir pour Poutine et sa clique? Il est aujourd’hui impossible pour les parties impliquées de se dégager de cette situation «par le haut», de stopper les hostilités sans perdre la face. Tout le monde semble piégé. Pour combien de temps encore?